Le samedi 28 juin 2025 à 18:18
Un an et demi après la mort de Farid A., un lycéen de 18 ans tué à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), six personnes, dont quatre étaient mineures au moment des faits, ont été mises en examen vendredi pour meurtre en bande organisée, a annoncé le parquet de Bobigny ce samedi.
Le 17 janvier 2024, Farid A. avait été "violemment agressé par des individus armés de battes de baseball, de barres de fer et d’un marteau", à quelques mètres de son établissement scolaire. Il s’apprêtait à passer une épreuve de bac blanc "lorsqu’une voiture s’est arrêtée à [sa] hauteur pour une opération s’apparentant à une expédition punitive", avait rapporté la municipalité à l’époque. Le jeune homme est décédé trois jours plus tard, succombant à ses blessures. L’agression avait été décrite comme "fugace, froide, aveugle et d’une extrême violence".
Dans son communiqué, le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, a précisé que "les faits pourraient avoir été commis dans un contexte de rivalité entre quartiers de la ville de Saint-Denis".
L’enquête, confiée à la sûreté territoriale, a conduit à l’interpellation de dix individus lundi. À l’issue de leur garde à vue, six d’entre eux ont été mis en examen. D’après le parquet, "elles gardaient le silence ou contestaient les faits qui leur étaient reprochés".
Cinq suspects écroués
Concernant les suites judiciaires, "une a été placée sous contrôle judiciaire, trois ont été placées en détention provisoire et deux ont été incarcérées dans l’attente d’un débat contradictoire", a déclaré Eric Mathais, précisant que le parquet avait requis le placement en détention provisoire de l’ensemble des mis en cause.
Le soir même de l’agression de Farid A., Sedan, un adolescent de 14 ans, avait été poignardé à mort sur le quai du métro à la station Basilique-de-Saint-Denis, sur la ligne 13. L’enquête n’avait cependant pas permis d’établir de lien entre les deux homicides.
Dans les jours qui ont suivi les violences, la municipalité de Saint-Denis avait pris un arrêté interdisant les attroupements dans l’espace public, afin d’éviter tout "match retour".