Le vendredi 21 juin 2024 à 11:12
Quatre policiers de la CRS 36 de Châtel-Saint-Germain (Moselle) ont été condamnés à des peines de prison ce jeudi au tribunal de Strasbourg (Bas-Rhin). Ils étaient poursuivis pour "violences aggravées" et "atteinte arbitraire à la liberté individuelle", après la plainte d'un homme interpellé le 11 avril 2023, dans le quartier Cronenbourg à Strasbourg.
Le chef de groupe a écopé d'une peine de trente mois de prison dont douze mois ferme, à effectuer sous bracelet électronique, et à cinq ans d’interdiction d’exercer la fonction de policier. Il a été relaxé des faits de vol d’argent liquide : la victime affirmait s'être fait dérober 410 euros. Un deuxième policier a été condamné à dix-huit mois de prison dont neuf mois ferme, sous bracelet électronique, et deux ans d’interdiction d’exercer. Deux autres fonctionnaires ont été condamnés respectivement à douze mois et six mois de prison avec sursis, sans interdiction d’exercer. Un cinquième a été relaxé "au bénéfice du doute". Des peines plus légères que celles réclamées par le parquet. Le procureur a qualifié l'affaire de "cas d’école, un condensé de tout ce qu’il ne faut pas faire".
L'un des avocats des policiers, Me Philippe Lopez, a évoqué auprès de l'AFP une décision "injuste", précisant qu'il réfléchissait à faire appel de cette décision.
«La justice TikTok»
Le jour des faits, les cinq policiers ont interpellé deux hommes qu'ils ont monté dans leur véhicule brutalement, alors que le motif de leur arrestation n'était pas clair. Un contrôle d'identité avait finalement eu lieu dans une impasse. L'un des deux hommes avait été relâché tandis que le second avait été conduit au commissariat. "On le ramène, on l’a trop secoué", a déclaré l'un des agents, comme il est possible de l'entendre sur l'une des vidéos d'une caméra-piéton qui a été projetée à l'audience, indique l'AFP. Le plaignant avait été remis en liberté après 48 heures passées en garde à vue. Il a déposé plainte, affirmant avoir reçu des coups et s'être fait voler son argent. Une incapacité totale de travail (ITT) d'un jour lui a été attribuée.
Durant le procès, les policiers ont indiqué avoir interpellé cet homme suite à des insultes et des crachats. Des faits qui ne sont pas apparus sur les images des caméras-piétons, tandis que le procureur a précisé que les insultes n'étaient pas mentionnées dans le procès-verbal d'interpellation. Un second avocat des fonctionnaires, Me Eymeric Molin, a dénoncé "la justice TikTok", évoquant des "images pas vraiment lisibles, des propos pas vraiment audibles".