Le mardi 15 mars 2022 à 22:41
Un policier, ancien responsable d'une Brigade anti-criminalité (BAC), a été condamné mardi à douze mois de prison avec sursis par le tribunal de Créteil pour des violences sur des subordonnés dont des coups répétés de "taser", ce pistolet à impulsions électrique.
Cet ancien chef de la BAC nuit de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), âgé de 43 ans, était poursuivi pour violence sur deux membres de son équipe, dont un avec usage ou menace d'une arme, suivie pour l'un d'une incapacité de travail supérieure à huit jours.
Les faits ont été commis en février 2020 pour l'un, entre décembre 2019 et février 2020 pour l'autre. A la barre le 1er février, le prévenu avait assuré qu'il s'agissait d'un "jeu bête" admis de tous dans l'équipe. "Le claquement, ça surprenait, on était content. C'est un jeu qui n'est pas très malin, mais qui est pratiqué", avait expliqué le policier à la barre, en arguant qu'il avait à cœur d'entretenir "l'esprit de corps" de son unité, notamment par des "chahuts" dans ce genre.
Le parquet avait requis deux ans de prison avec sursis
La procureure avait objecté que sa position syndicale pouvait expliquer l'absence de réprobation de la part de ses subalternes, et en particulier de la part d'une des victimes présentée comme "un bouc émissaire". Elle avait souligné l'ambivalence de ces pratiques et requis deux ans d'emprisonnement avec sursis, l'interdiction pendant cinq ans de port d'armes soumises à autorisation et l'interdiction définitive d'exercer la profession de policier.
Mardi, le tribunal s'est montré moins sévère. Il a reconnu coupable l'ancien chef de la BAC nuit et l'a condamné à douze mois de prison avec sursis, sans prononcer d'interdiction d'exercer à son encontre. La condamnation a été inscrite à son casier judiciaire. Le policier a déjà été suspendu un mois à l'issue d'une enquête administrative et le conseil de discipline doit encore statuer sur son sort.