Lorraine : Le SAMU ne juge pas nécessaire de se déplacer, elle décède devant les urgences

Une mère de famille de 56 ans avait subi une intervention chirurgicale quatre jours avant le drame. A la suite de fortes douleurs, ses proches ont contacté le SAMU qui n'a pas jugé utile de se déplacer. La quinquagénaire est finalement décédée à son arrivée aux urgences.
Lorraine : Le SAMU ne juge pas nécessaire de se déplacer, elle décède devant les urgences
Le centre hospitalier de Lunéville. (capture écran Google view)
Par Actu17
Le samedi 11 mai 2019 à 09:14

Pour l'heure, les cause du décès de Maryse Rabah-Otmani sont inconnues. Le jeudi 14 mars au matin, cette mère de deux enfants âgée de 56 ans s'était rendue à la clinique Jeanne-d’Arc de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), pour y subir une ablation (cholécystectomie) de la vésicule biliaire sous cœlioscopie, en ambulatoire.

L'intervention s'est déroulée sans difficultés apparentes et la patiente a pu quitter la clinique à 15 heures ce jour-là raconte Le Républicain Lorrain. La quinquagénaire souffrait toutefois de douleurs et "avait du mal à marcher" assure le proche qui l'a ramenée chez elle, à Barbas.

Un antidouleur dérivé d'opiacés prescrit

La douleur est devenue plus intense le lendemain. Maryse Rabah-Otmani a contacté la clinique Jeanne-d'Arc comme cela était conseillé sur un courrier remis par le personnel soignant. Un antidouleur dérivé d'opiacés a alors été prescrit à la mère de famille. Mais les douleurs n'ont pas cessé.

La situation a basculé 48 heures plus tard lorsque la douleur est devenue insupportable. La quinquagénaire était au plus mal et ses proches ont décidé d'appeler le SAMU en composant le 15.

Face à la situation, un proche décide de l'emmener à l'hôpital

Au téléphone, l'opératrice du SAMU s'est entretenue avec la famille ainsi qu'avec la patiente. "On lui a demandé si quelqu’un était en mesure de la conduire aux urgences à Lunéville, ce qui était le cas", raconte l'un des membres de sa famille au journal lorrain. Mais le SAMU n'a pas jugé nécessaire d'envoyer une équipe médicale.

L'un des proches n'a pas hésité et a embarquer Maryse Rabah-Otmani dans sa voiture, direction les urgences de l’hôpital de Lunéville, à trente minutes de route. Durant le trajet, la mère de famille a été pris d'un violent malaise et a vomi, avant de perdre connaissance.

Morte après 45 minutes de massage cardiaque

Devant l'entrée des urgences, les pompiers et les médecins sont intervenus et un massage cardiaque a été réalisé durant 45 minutes. Malheureusement, la patiente est décédée. Un médecin a choisi de placer un obstacle médico-légal, signifiant que la mort n'est pas jugée naturelle.

La famille de Maryse Rabah-Otmani a déposé plainte dès le lendemain, contre X. Une enquête préliminaire a été confiée au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Nancy.

Une enquête pour rechercher les causes de la mort explique le procureur

"Nous avons ouvert une procédure d'enquête pour recherche des causes de la mort, et non pour homicide involontaire", a déclaré le procureur de la République François Pérain. "Nous n'avons pas reçu le rapport de l'institut médico-légal (IML) de Strasbourg", a-t-il ajouté, interrogé par France 3 ce vendredi.

"Ce n'est qu'une fois le rapport d'expertise médicale déposé (qui n'est pas le rapport d'autopsie), que nous pourrons au regard des conclusions ouvrir éventuellement une procédure du chef d'homicide involontaire", a aussi expliqué le procureur.

Une seconde enquête ouverte

Une seconde enquête, médico-administrative, a été ouverte par l'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est, "afin de préciser les circonstances et les causes de ce décès".

De son côté, la famille de Maryse Rabah-Otmani se pose de nombreuses questions et reste déterminée à faire le maximum pour obtenir les réponses à leurs interrogations.

Une affaire qui n'est pas sans rappeler celle de Naomi Musenga le 29 décembre 2017, lorsque le SAMU de Strasbourg avait refusé de se déplacer malgré les appels de détresse de la jeune femme de 22 ans, qui est décédée quelques heures plus tard.