Le mercredi 9 octobre 2019 à 22:58
"Les Forces armées turques et l'Armée nationale syrienne (des rebelles syriens soutenus par Ankara) ont débuté l'opération Source de paix", a indiqué Recep Tayyip Erdoğan sur Twitter. Cette offensive militaire vise la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) au nord de la Syrie, soutenue par les pays occidentaux.
The Turkish Armed Forces, together with the Syrian National Army, just launched #OperationPeaceSpring against PKK/YPG and Daesh terrorists in northern Syria. Our mission is to prevent the creation of a terror corridor across our southern border, and to bring peace to the area.
— Recep Tayyip Erdoğan (@RTErdogan) 9 octobre 2019
Au moins 15 morts
Des raids aériens et des tirs d’artillerie ont visé la ville de Ras Al-Aïn et ses environs indique l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui fait également état d'un premier bilan d'au moins 15 morts, dont 8 civils, dans le nord-est de la Syrie. Des milliers de personnes fuient les raids turcs vers des secteurs adjacents.
Il y a eu des "bombardements intensifs des avions turcs sur des positions militaires et des villages de civils" à Tall Abyad, Ras Al-Aïn, Qamichli ou encore Ain Issa, ont annoncé les Forces démocratiques syriennes (FDS) sur Twitter.
Par ailleurs, le ministère de la Défense turc a annoncé le début de la phase terrestre de l'offensive en début de soirée.
Une condamnation très ferme de la France
La France a rapidement condamné "très fermement" l'offensive turque par la voix de sa secrétaire d'État aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin. "La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont en train de finaliser une déclaration commune qui sera extrêmement claire", a-t-elle ajouté. En outre, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a été saisi.
Plusieurs pays dont la France, s'inquiètent des conséquences humanitaires d'un nouveau conflit syrien mais également du sort des milliers de djihadistes de l'EI, toujours détenus dans des camps contrôlés par les forces kurdes.
L'offensive "doit cesser" a écrit le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian sur Twitter ce mercredi soir.
Je condamne l'opération unilatérale lancée par la Turquie en Syrie. Elle remet en cause les efforts sécuritaires et humanitaires de la Coalition contre Daech et risque de porter atteinte à la sécurité des Européens. Elle doit cesser. Le Conseil de sécurité est saisi.
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) October 9, 2019
"Les États-Unis ne soutiennent pas cette attaque"
De leur côté, les États-Unis ont fait part de leur opposition à cette opération militaire turque. "Ce matin, la Turquie, membre de l’OTAN, a envahi la Syrie. Les États-Unis ne soutiennent pas cette attaque et ont clairement indiqué à la Turquie que cette opération était une mauvaise idée", a écrit Donald Trump sur Twitter. Le congrès américain a dans le même temps annoncé que le président turc allait payer "très cher" cette offensive militaire.
Donald Trump avait dans un premier temps laissé paraître un accord dimanche, avant de nuancer par la suite ses déclarations, expliquant que Washington n’avait "pas abandonné les Kurdes", qui ont joué un rôle important dans la lutte contre le groupe État islamique (EI) en Syrie.
🇸🇾Syrie. Début de l'offensive turque contre les Kurdes.
La #carte des localités visées par des frappes turques et le contrôle du territoire, ce mercredi 9 octobre 2019. pic.twitter.com/Nxf27sUPfO— Visactu (@visactu) October 9, 2019
La Turquie estime que la puissante milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG) représente une menace, à cause de ses liens avec le PKK (Le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme terroriste par une grande partie de la communauté internationale, ndlr).
Le président syrien Bachar Al-Assad s’est engagé pour sa part à "contrecarrer toute agression" de la Turquie, se disant prêt à "accueillir dans son giron" la minorité kurde.