Le mardi 7 janvier 2020 à 17:27 - MAJ mardi 7 janvier 2020 à 20:56
"Les premiers éléments" de l'autopsie de cet homme de 42 ans ont montré une "manifestation asphyxique avec une fracture du larynx" indique le communiqué du parquet, qui annonce l'ouverture d'une information judiciaire "du chef d’homicide involontaire".
Les médecins ont aussi relevé chez cet homme, un "état antérieur cardiovasculaire", précise le parquet, tandis que d'autres investigations médico-légales sont prévues.
Mort de Cédric Chouviat après un contrôle de police : les "premiers éléments" de l'autopsie font état d'une "manifestation asphyxique avec une fracture du larynx", annonce le parquet de Paris, qui ouvre une information judiciaire "du chef d’homicide involontaire" (communiqué) pic.twitter.com/vUXzePZf4y
— Clément Giuliano (@clemgiu) January 7, 2020
Un contrôle routier puis des outrages à l'origine de son interpellation
L'homme qui était coursier, portait toujours son casque de moto au moment de son interpellation durant laquelle il a été amené au sol. Il faisait l'objet d'un contrôle routier ce vendredi matin vers 10 heures, à l'angle de l'avenue de Suffren et du quai Branly (VIIe), après avoir utilisé son téléphone portable sur son deux-roues ont indiqué les policiers.
Les forces de l'ordre ont mentionné dans leur procès-verbal que le contrevenant les avait insultées à plusieurs reprises en les filmant avec son téléphone portable. Une attitude que Cédric Chouviat aurait poursuivie alors que les policiers repartaient et qui aurait entraîné son interpellation. L'homme se serait alors opposé à son arrestation et a été amené au sol pour être maîtrisé.
Constatant que ce dernier ne réagissait plus, les fonctionnaires ont expliqué avoir alerté les secours avant de débuter un massage cardiaque sur ce père de cinq enfants. Le quadragénaire a été conduit à l'hôpital Georges Pompidou de Paris (XVe) dans un état critique, où il est décédé dans la nuit de samedi à dimanche.
"Il s'agit d'une bavure policière dramatique"
Lors d'une conférence de presse ce mardi matin, les avocats de la famille de Cédric Chouviat ont annoncé qu'ils avaient déposé plainte pour « violences volontaires commises en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
"Nous mettons en avant la dangerosité de ce plaquage ventral qui a provoqué dans le passé de nombreux décès", a déclaré Maître William Bourdon. "Par ailleurs, nous contestons les caractères nécessaire et proportionné de ce plaquage compte tenu des circonstances de l'interpellation de Cédric. Il s'agit d'une bavure policière dramatique".
"C'est un meurtre"
"On a assassiné mon fils, je n’ai plus confiance en la police", a déclaré le père du défunt, Christian, lors de la conférence de presse. "Je n'ai pas la haine contre la police nationale dans son ensemble mais contre les policiers qui sont intervenus ce jour-là face à mon fils", a-t-il aussi affirmé. "C'est un meurtre", a-t-il insisté.
Plusieurs vidéos amateurs montrant l'interpellation de Cédric Chouviat ont été diffusées sur les réseaux sociaux et au cours de cette conférence de presse.
Une deuxième vidéo montre #CédricChouviat lors du contrôle qui a conduit à sa mort, vendredi dernier. On le voit filmer les forces de l'ordre. Nous rappelons que rien interdit dans la loi de filmer les fonctionnaires de police. pic.twitter.com/udtMQK6QLX
— LDH France (@LDH_Fr) January 7, 2020
Suite à ce plaquage, Cédric est décédé d'une hypoxie (manque d'oxygène) qui a entrainé un arrêt cardiaque et une mort cérébrale. pic.twitter.com/kKopDKJj5M
— LDH France (@LDH_Fr) January 7, 2020
"Des questions légitimes" soulevées pour Christophe Castaner
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a estimé ce mardi soir que ces résultats "soulèvent des questions légitimes auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence". "Le ministre de l'Intérieur et le secrétaire d'État font toute confiance à la justice et aux enquêteurs pour faire la lumière sur les circonstances exactes du décès, établir les faits et les responsabilités".