Le jeudi 17 juin 2021 à 19:24 - MAJ vendredi 18 juin 2021 à 14:17
Quatre personnes étaient jugées par la cour d’assises spéciale de Paris dans le procès de l’assassinat de Xavier Jugelé sur les Champs-Élysées, en 2017.
Le principal accusé, Nourredine Allam, 31 ans, accusé d’avoir permis au tueur, Karim Cheurfi, de « concrétiser son projet terroriste » en lui vendant le fusil d’assaut qui a servi à mener l'attaque, a écopé d'une peine de dix ans de prison assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Les cinq magistrats professionnels dont le président Laurent Raviot ont écarté la qualification terroriste. Le parquet national antiterroriste (PNAT) avait requis 18 ans de prison à l'encontre de l'accusé.
Nourredine Allam avait déjà été condamné à 19 reprises entre 2004 et 2013. Durant le procès qui a débuté le 7 juin, l'accusé a nié les faits en bloc, expliquant qu'il avait seulement acheté à Karim Cheurfi sa moto. Le terroriste avait été abattu par les collègues de la victime après avoir tué Xavier Jugelé.
Six et cinq ans de prison pour deux autres accusés
Trois autres accusés comparaissaient aux côtés de Nourredine Allam : Yanis Aidouni et Mohamed Bouguerra ont écopé de six ans et cinq ans d’emprisonnement pour lui avoir vendu la Kalachnikov. Le parquet avait requis une peine de huit ans de prison à leur encontre. Yanis Aidouni était poursuivi pour acquisition, détention et cession d’arme, Mohamed Bouguerra pour détention et cession. Le quatrième accusé, le seul qui comparaissait libre, a été acquitté.
Des peines "bien inférieures" à celles "prévues aujourd’hui par la loi"
"On constate malheureusement une nouvelle fois que les condamnations prononcées sont bien inférieures aux peines prévues aujourd’hui par la loi", déplore Yoann Maras, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale Paris. "Ces condamnations sont d’autant plus choquantes pour nos collègues au vu des circonstances et des conditions de la mort de Xavier Jugelé, tué par un terroriste".
"Cela illustre encore notre demande de voir une mise en place rapide de l’observatoire de la réponse pénale, qui permettra de se rendre compte sur l’ensemble des condamnations, des peines encourues, des peines prononcées et des peines réellement effectuées", ajoute-t-il. Le syndicat Alliance a également publié un tract quelques heures après le verdict dans lequel il fait une comparaison entre les peines qui étaient encourues et celles qui ont été prononcées.