Le samedi 5 juin 2021 à 22:29
Six agresseurs présumés ont rapidement été identifiés par les policiers de la sûreté départementale. Quatre femmes âgées de 19, 23, 27 et 31 ans ainsi que deux hommes âgés de 20 et 21 ans. L'une des suspectes est déjà connue des services de police, pas les autres. Les six mis en cause ont été mis en examen pour violences volontaires aggravées, enlèvement et séquestration d’une adolescente de 17 ans à Rennes, ce vendredi. Ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire a annoncé le procureur de la République, Philippe Astruc.
Les faits se sont produits ce lundi soir vers 18 heures. La jeune fille a expliqué aux policiers qu'elle avait été invitée à rejoindre l'une de ses connaissances au parc des Gayeulles, dans le nord de la ville. Mais une fois sur place, elle a été agressée et frappée par plusieurs jeunes femmes. Ces dernières l'ont accusée d'être la propriétaire d'un compte Instagram - ou une amie de ce dernier - sur lequel des messages dénigrant les habitants du quartier du Blosne à Rennes, étaient publiés. L'adolescente a ensuite été forcée de monter dans une voiture, et agressée avec un pistolet à impulsion électrique.
Elle a été transportée jusqu'à la commune de Noyal-Chatillon-sur-Seiche, à une dizaine de kilomètres de Rennes. Durant le trajet, l'une des jeunes femmes lui aurait arraché ses faux et ses vrais cils. Une fois sur place, l'adolescente a refusé de se déshabiller comme le voulaient ses agresseurs. Ces derniers lui ont arraché "le haut de ses vêtements", a indiqué le parquet.
Frappée par terre
Son calvaire ne s'est pas arrêté là. L'adolescente a expliqué qu'elle avait été amenée de force jusqu'à la station de métro Triangle à Rennes. Frappée et insultée de nouveau, elle aurait alors été confrontée à une vingtaine d'hommes, puis menacée de viol et de mort, si elle venait à déposer plainte. La victime a raconté que ses agresseurs lui avaient aussi sauté dessus à pieds joints alors qu'elle était par terre, avant qu'un individu lui rase les cheveux de chaque côté. Ses chaussures lui ont également été retirées. Le groupe d'auteurs a ensuite pris la fuite.
L'adolescente est rentrée à son domicile avant d'être conduite aux urgences de l'hôpital. 7 jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui ont été attribués.
Une partie de l'agression diffusée sur les réseaux sociaux
« Les investigations ont permis de conforter la version des faits rapportée par la victime à l’exception notable de la blessure faisant suite prétendument à un coup de cutter lors de l’agression qui résulte en réalité d’une blessure que la victime s’était faite chez elle avant les faits », a indiqué Philippe Astruc, qui a confirmé qu'une partie de l'agression a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. "On y voyait la mineure être bousculée par un groupe d’hommes", a décrit le magistrat.