Le jeudi 5 mai 2022 à 12:58
Éric Masson était âgé de 36 ans lorsqu'il a été tué de deux balles tirées à bout portant, il y a aujourd'hui un an, à Avignon (Vaucluse). Un rassemblement citoyen est organisé à 19 heures ce jeudi, sur le parvis de l’hôtel de ville d'Avignon, pour rendre hommage au commandant de police disparu.
C'est lors d'une intervention d'apparence banale que ce père de deux petite filles a été tué, le mercredi 5 mai 2021 vers 18h30. Avec ses collègues du groupe départemental d'intervention (GDI), il a été appelé pour des perturbateurs dans la rue des Teinturiers, située dans la vieille ville. Il s'agissait d'un appel pour "un attroupement sur la voie publique" avait souligné le procureur de la République d'Avignon, Philippe Guémas, lors d'une conférence de presse au lendemain du drame. Sur place, les policiers qui sont en civil ne trouvent personne.
Ils décident de se scinder en deux groupes pour sécuriser les environs, alors qu'un point de deal se trouve à proximité. Après avoir assisté "à ce qui ressemblait à un échange de stupéfiants entre une femme et un individu", le brigadier Éric Masson et l'un de ses collègues décident de "suivre discrètement l’acheteuse vers la rue du Râteau". Une fois qu'Éric Masson a décliné sa qualité, avec son brassard "Police" à la main, cette femme avoue rapidement qu'elle vient d'acheter des produits stupéfiants.
C'est alors que deux individus s'approchent des deux policiers et leur demandent "ce qu’ils font là". Éric Masson décline une nouvelle fois sa qualité. L'un des deux hommes récupère soudainement une arme de poing dans sa sacoche et fait feu à deux reprises sur le brigadier qui s'écroule. Le tueur et son complice prennent la fuite en trottinette et disparaissent. Les secours ne peuvent rien faire pour sauver Éric Masson, touché au thorax et à l'abdomen, qui décède sur place. Ce policier était expérimenté et avait travaillé à Marseille ainsi qu'à la brigade anticriminalité (BAC) de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), avant d'être affecté à Avignon, région d'où sa famille est originaire.
🔴 Avignon : Éric M. a été tué de deux balles alors qu'il venait de décliner sa qualité de policier
►Le meurtrier est toujours activement recherché
►Une cagnotte en ligne a été ouverte pour soutenir la famille et les proches du fonctionnaire https://t.co/jBLMmQWx10— Actu17 (@Actu17) May 6, 2021
"La lutte contre les trafics des stupéfiants, partout sur le territoire national, s’apparente à une guerre", réagit alors le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures après le meurtre.
Interpellés sur l'autoroute A9
Le tueur présumé et son complice ont été interpellés quelques jours plus tard, le dimanche 9 mai, sur l'autoroute A9, à une vingtaine de kilomètres d'Avignon, au péage de Remoulins (Gard), par les hommes des brigades de recherches et d'intervention (BRI) de Montpellier et de Marseille, alors qu'ils se dirigeaient vers l'Espagne. Âgés alors de 19 et 20 ans, ils étaient déjà connus des services de police. Le suspect principal, Ilyes Akoudad - qui est le plus jeune des deux - a nié son implication dans cette affaire, tandis que son complice qui était présent au moment des faits, est rapidement passé aux aveux durant sa garde à vue, confirmant les tirs de M. Akoudad. Ce dernier a été mis en examen le 12 mai 2021 pour "homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique", étant également accusé d'avoir ouvert le feu sur le second policier.
Le second suspect, Ayoub A., a quant à lui été mis en examen pour "recel de malfaiteurs" et "non assistance à personne en danger". Il a "simplement assisté à la scène sans y participer" avait indiqué le procureur de la République. Il s'est "enfui avec le meurtrier présumé" et s'est "caché avec lui". Les deux jeunes hommes ont été placés en détention provisoire à l'issue de leur mise en examen.
Le 1er octobre 2021, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nîmes a rejeté la demande de remise en liberté d'Ilyes Akoudad. Une demande qui avait été plaidée le 29 septembre par son avocat, Me Louis-Alain Lemaire. Malgré les nombreux éléments le mettant en cause, le suspect principal continue à nier les faits. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.