Le mardi 9 septembre 2025 à 14:29
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé un déploiement massif de 80 000 gendarmes et policiers à l’occasion de la mobilisation "Bloquons tout" prévue le mardi 10 septembre. Le ministre a multiplié les prises de parole lundi soir puis mardi matin pour insister sur la "tolérance zéro" face aux débordements.
Lundi soir, invité sur France 2, Bruno Retailleau a assuré : "On ne tolérera aucun blocage, aucune violence". Selon lui, la journée de mobilisation a été "confisquée et détournée", et "n’a plus rien de citoyen". Le ministre a affirmé que la "mouvance d’ultragauche" s’est approprié cette journée, en raison notamment du fait que Jean-Luc Mélenchon "a voulu la préempter".
Bruno Retailleau a précisé que "ces gens-là veulent souffler sur les braises de l’exaspération" afin de "créer un climat insurrectionnel". Les fonctionnaires mobilisés "auront une consigne très claire : c’est la fermeté", a-t-il poursuivi. "Quand il y a des cortèges, on les accompagnera parce que c’est un droit constitutionnel de manifester tranquillement, mais on ne supportera vraiment aucune violence ni débordement", a encore déclaré le ministre, réclamant des sanctions "lourdes pour celles et ceux qui seront violents".
«C'est tolérance zéro»
Mardi matin, Bruno Retailleau a réuni en visioconférence l’ensemble des préfets, avec la participation de cinq autres ministères. À l’issue de cette réunion, il a annoncé le déclenchement "dans les prochaines heures" du Centre interministériel de crise (CIC), chargé de coordonner les centres opérationnels sur tout le territoire. "Des groupuscules déterminés, qui cherchent la violence", a-t-il déclaré, ajoutant qu'"il y a un certain nombre de groupuscules qui sont en train de se préparer, et là, c’est tolérance zéro".
Le ministre a distingué "des opérations classiques" comme des "manifestations déclarées", et d’autres "beaucoup plus violentes" telles que "des actions de blocage, voire de sabotage" visant "des infrastructures, des raffineries, des stockages de carburant, des gares". Bruno Retailleau a ajouté que ces groupuscules étaient "animés d’une haine anti-flic" et a demandé de "prévoir des dispositifs robustes".
«600 actions»
Sur le nombre d’actions prévues, le locataire de la place Beauvau a affirmé qu'"il n’y a pas de chiffre. On me cite, hors plaques parisiennes, le chiffre de 600 actions. Mais je ne le donne pas car il est sujet à caution : ce sont des estimations de la DNRT. Ce que nous savons, en revanche, c’est qu’un certain nombre voudra saboter, boycotter, occuper."Le ministre a également précisé : "Nous ferons aussi très attention aux lycées, d’où la présence du cabinet de la ministre d’État Élisabeth Borne à cette réunion".
Drones et véhicules blindés Centaure
Bruno Retailleau a insisté sur la nécessité de sécuriser des "points d’intérêts vitaux" et des "infrastructures essentielles" comme "les raffineries, les gares ou encore les rocades". Il a indiqué que des renforts "occuperont le terrain sur des zones sensibles". Le dispositif reposera sur les gendarmes et policiers mais aussi sur l’utilisation de "drones" et de véhicules blindés "Centaure".
Selon le renseignement territorial, la participation pourrait atteindre environ 100 000 personnes dans toute la France, avec une mobilisation qui rassemble des syndicats, des associations et des personnalités de gauche.