Le vendredi 5 mai 2023 à 14:22
Deux ans après le meurtre du policier Éric Masson, tué par balles le 5 mai 2021 lors d'une intervention d'apparence banale, un hommage lui sera rendu ce vendredi à 15 heures sur le parvis du commissariat d'Avignon en présence de Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, ainsi que de la famille, des collègues et des amis du défunt.
Le jour du drame, Éric Masson, alors âgé de 36 ans, et ses collègues du groupe départemental d'intervention (GDI) avaient été appelés dans la rue des Teinturiers, située dans la vieille ville d'Avignon, pour un attroupement sur la voie publique, comme l'avait souligné Philippe Guémas, le procureur de la République d'Avignon. Arrivés sur les lieux, les policiers en civil n'ont trouvé personne et ont alors décidé de se scinder en deux groupes pour sécuriser les environs, étant donné la présence d'un point de deal à proximité.
C'est alors qu'Éric Masson et l'un de ses collègues ont assisté à une transaction de stupéfiants entre une femme et un individu. Ils ont suivi discrètement l'acheteuse vers la rue du Râteau. Éric Masson a dévoilé sa qualité de policier avec son brassard "Police" à la main. La suspecte a rapidement avoué qu'elle venait d'acheter de la drogue.
Des tirs à bout portant
Soudain, deux individus se sont approchés des policiers et leur ont demandé ce qu'ils faisaient là. Éric Masson a décliné une nouvelle fois sa qualité de policier, mais l'un des hommes, identifié plus tard comme Ilyes Akoudad, a sorti une arme de poing de sa sacoche et tiré deux fois à bout portant sur le fonctionnaire, qui s'est effondré. Les deux suspects ont pris la fuite en trottinette.
Ilyes Akoudad et son complice, Ayoub A., ont été interpellés le 9 mai 2021 sur l'autoroute A9, alors qu'ils se dirigeaient vers l'Espagne. Malgré les nombreux éléments le mettant en cause, le tueur présumé continue de nier son implication dans cette affaire. Il a été mis en examen pour "homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique". Ayoub A. a quant à lui été mis en examen pour "recel de malfaiteurs" et "non assistance à personne en danger".
[#NoublionsJamais] Il y a 2 ans, le commandant Eric Masson était assassiné à Avignon alors qu’il procédait à un contrôle de police. Nos pensées émues vont à sa famille, ses proches, ses collègues.
La 27e promo des officiers lui avait rendu hommage en février en chantant son nom. pic.twitter.com/SCPjzFd7Rr
— Police nationale (@PoliceNationale) May 5, 2023
Un procès espéré en 2024
Deux ans après les faits, l'instruction n'est pas encore clôturée. La famille d'Éric Masson, ainsi que ses collègues du commissariat d'Avignon, espèrent néanmoins un procès en 2024. En juin dernier, Ilyes Akoudad a été extrait de la prison des Baumettes où il est détenu à Marseille, mais a finalement refusé de participer à la reconstitution des faits.
L'avocate de la famille d'Éric Masson, Sabine Gony-Massu, a expliqué à France Bleu que ses proches "veulent comprendre l'incompréhensible, avoir un soupçon de début d'explication pour tourner la page de la sphère judiciaire et aller de l'avant. Mais il y a aussi chez eux de l'appréhension à l'idée que ce procès ait lieu".
Éric Masson, père de deux petites filles, était un policier expérimenté qui avait travaillé à Marseille et à la brigade anticriminalité (BAC) de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne) avant d'être affecté à Avignon, région d'où sa famille est originaire. Sa mort a profondément marqué la police nationale.