Le vendredi 19 septembre 2025 à 10:53 - MAJ vendredi 19 septembre 2025 à 12:23
Le ministère de l’Intérieur a adressé un télégramme aux préfets leur demandant de s’opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur les mairies et autres bâtiments publics, à l’occasion de la reconnaissance officielle par la France d’un État palestinien prévue lundi à New York.
Dans ce document signé par le secrétaire général du ministère, Hugues Moutouh, il est précisé que "le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements". Le texte considère qu’"un tel pavoisement constitue une prise de parti dans un conflit international" et qu’il représente "une ingérence contraire à la loi". La note attire aussi l’attention sur "les risques d’importation sur le territoire national d’un conflit international en cours" et sur "les troubles graves à l’ordre public identifiés localement".
Le télégramme détaille : "Il vous convient donc de demander aux maires qui procéderaient à un tel pavoisement de leurs bâtiments publics de le faire cesser et, en cas de refus ou de non-exécution, de déférer à la juridiction administrative" la décision des édiles qui maintiendraient des drapeaux étrangers sur des édifices publics.
Ces avertissements interviennent alors que plusieurs municipalités, dont Nantes (Loire-Atlantique) et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), ont annoncé leur intention de faire flotter le drapeau palestinien.
L'appel d'Olivier Faure
L’initiative de pavoiser les mairies aux couleurs palestiniennes a été portée par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, qui a déclaré sur X : "Le 22 septembre, quand la France reconnaîtra enfin l’État palestinien, faisons flotter le drapeau palestinien sur nos mairies". L’appel a suscité de vives critiques, notamment à droite. Bruno Retailleau, président du parti Les Républicains, a rappelé que "la justice administrative a ordonné récemment, et à plusieurs reprises, le retrait de drapeaux palestiniens du fronton de mairies, au motif qu’ils portaient gravement atteinte au principe de neutralité des services publics".
Ces derniers mois, plusieurs tribunaux ont déjà ordonné le retrait de drapeaux palestiniens hissés sur les mairies de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Mitry-Mory (Seine-et-Marne) ou Besançon (Doubs).