Le samedi 29 avril 2023 à 17:54
Quelques heures avant la finale de la Coupe de France de football, le tribunal administratif a suspendu l'interdiction d'un rassemblement prévu par l'intersyndicale de Seine-Saint-Denis devant le Stade de France. Cette manifestation contre la réforme des retraites avait été initialement interdite par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, en raison d'un potentiel afflux de personnes aux abords du stade déjà bondés.
Face à cette décision, les syndicats avaient déposé une requête en référé liberté vendredi. Malgré l'interdiction initiale, les organisations syndicales entendent distribuer des tracts, des cartons rouges et des sifflets aux spectateurs pour leur permettre d'exprimer leur mécontentement à l'égard du gouvernement. En réponse, Laurent Nuñez a soutenu qu'il n'y avait pas d'atteinte à la liberté d'expression.
Le président de la République, Emmanuel Macron, assistera à la finale opposant Nantes à Toulouse, mais n'a pas prévu de descendre sur la pelouse pour saluer les équipes ni de remettre la coupe au vainqueur. Laurent Nuñez a précisé qu'il avait lui-même "imposé" la remise du trophée "dans la tribune", notamment en raison du risque d'envahissement du terrain.
«Ce n'est pas les jeux du cirque à la romaine»
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré sur BFMTV que "la finale de la Coupe de France, ce n'est pas les jeux du cirque à la romaine, ce n'est pas la CGT avec son pouce impérial qui pourrait décider à qui de faire huer le président de la République, à qui de couper l'électricité pendant un match". De son côté, Cyril Chabanier, président de la CFTC, a estimé sur la chaîne d'informations que "la distribution de cartons et de sifflets" ne représentait pas un risque pour l'ordre public.
— Aurélien Boudon (@aurelienb93) April 29, 2023
Concernant la retransmission de la finale, France Télévisions a assuré qu'elle serait "fidèle" à ce qui se passera dans le stade. Le groupe a réagi suite aux craintes exprimées par la CGT quant à une possible "censure en direct" en cas de sifflets contre Emmanuel Macron.
Pour cette rencontre historique, pas moins de 3000 policiers et gendarmes seront mobilisés, un dispositif de sécurité "50 % plus important" que celui déployé le 28 mai 2022 pour la finale de la Ligue des champions. Les supporters des deux équipes sont attendus en grand nombre, tandis que Nantes et Toulouse espèrent remporter un trophée de prestige et une qualification pour la Ligue Europa la saison prochaine.