«J'ai eu peur, c'est très violent» : un sénateur raconte son 1er-Mai en tant qu'observateur avec les policiers à Paris

Le sénateur socialiste Jérôme Durain a accompagné la Brigade de répression des actions violentes (BRAV) lors de la manifestation du 1er-Mai à Paris pour mieux comprendre les techniques de maintien de l'ordre et les défis auxquels les forces de l'ordre font face. Durant cette expérience, il a été marqué par le niveau de violence et la brutalité des casseurs, tout en soulignant qu'il n'a pas personnellement observé de débordements de la part des policiers.
«J'ai eu peur, c'est très violent» : un sénateur raconte son 1er-Mai en tant qu'observateur avec les policiers à Paris
Le sénateur Jérôme Durain a passé la manifestation du 1er-Mai aux côtés des policiers à Paris. (capture écran / LCI)
Par Actu17
Le mardi 2 mai 2023 à 19:28

Le sénateur socialiste de Saône-et-Loire, Jérôme Durain, a décidé de suivre la manifestation du 1er-Mai à Paris aux côtés des policiers de la Brigade de répression des actions violentes (BRAV), afin de mieux comprendre les techniques de maintien de l'ordre et les défis auxquels les forces de l'ordre font face lors de ces événements. Cette décision fait suite à une proposition lancée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors d'une audition à la Commission des Lois du Sénat.

Jérôme Durain a raconté à Ouest France que son expérience lui a permis d'apprendre beaucoup sur les techniques de désencerclement, les violences commises par les casseurs, l'utilisation des gaz lacrymogènes, les charges, le matricule des policiers et l'utilisation des drones. Cependant, il précise que son témoignage est forcément "partiel" et "lacunaire", et qu'il ne prétend pas être un expert en la matière.

Lors de la manifestation, Jérôme Durain a été marqué par le niveau "inouï de brutalité et de violences" qu'il a observé, en particulier de la part des casseurs. Il a détaillé les projectiles utilisés par ces derniers : "Des bancs arrachés, des tôles de chantiers, des bouts de vélo, un marteau, des pierres de taille, des bouts de béton, ça vole de tous les côtés. Il y a aussi les bombes agricoles, les pétards, les mortiers".

Il affirme ne pas avoir vu d'excès des policiers

Le sénateur a également noté que, malgré la confusion qui régnait lors de la manifestation, il n'a pas personnellement observé de débordements de la part des forces de l'ordre. "Personnellement non, je n’en ai pas vu". L'élu a mentionné avoir vu des policiers blessés et des manifestants traînés par terre, l'un avait la tête en sang, mais a insisté sur le fait qu'il n'a pas "les compétences" pour juger si les actions des forces de l'ordre étaient conformes aux "règles".

«Dépassionner le débat»

Dans une autre interview à franceinfo, Jérôme Durain a souligné que l'objectif de son expérience était de "dépassionner le débat" et de comprendre pourquoi les manifestations en France entraînent systématiquement des blessures et des techniques d'interpellation jugées excessives. "Moi, j'ai eu peur, c'est très violent. Effectivement, ça tape très fort de tous les côtés", a-t-il confié.

Il estime que le travail des parlementaires consiste à chercher des solutions pérennes pour assurer un maintien de l'ordre de façon correcte, en s'inspirant des meilleures pratiques observées dans d'autres pays.