Le mardi 2 mai 2023 à 19:28
Le sénateur socialiste de Saône-et-Loire, Jérôme Durain, a décidé de suivre la manifestation du 1er-Mai à Paris aux côtés des policiers de la Brigade de répression des actions violentes (BRAV), afin de mieux comprendre les techniques de maintien de l'ordre et les défis auxquels les forces de l'ordre font face lors de ces événements. Cette décision fait suite à une proposition lancée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors d'une audition à la Commission des Lois du Sénat.
Jérôme Durain a raconté à Ouest France que son expérience lui a permis d'apprendre beaucoup sur les techniques de désencerclement, les violences commises par les casseurs, l'utilisation des gaz lacrymogènes, les charges, le matricule des policiers et l'utilisation des drones. Cependant, il précise que son témoignage est forcément "partiel" et "lacunaire", et qu'il ne prétend pas être un expert en la matière.
Un sénateur a aussi le devoir de contrôler l'action des forces de l'ordre ; cette immersion permet de dépasser de vérifier certaines réalités comme le port du RIO. Je solliciterai des observateurs extérieurs type @ObsParisien pour assister à leurs missions. https://t.co/bzjLB4cez5 pic.twitter.com/9gyvsUUC2E
— Jérôme Durain (@Jeromedurain) May 1, 2023
Lors de la manifestation, Jérôme Durain a été marqué par le niveau "inouï de brutalité et de violences" qu'il a observé, en particulier de la part des casseurs. Il a détaillé les projectiles utilisés par ces derniers : "Des bancs arrachés, des tôles de chantiers, des bouts de vélo, un marteau, des pierres de taille, des bouts de béton, ça vole de tous les côtés. Il y a aussi les bombes agricoles, les pétards, les mortiers".
1er-Mai : "J'ai vu une forme de retenue dans le dispositif policier", explique Jérôme Durain, sénateur PS de la Saône-et-Loire qui a suivi une brigade de la Brav au cours de la manifestation parisienne
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— franceinfo (@franceinfo) May 2, 2023
Il affirme ne pas avoir vu d'excès des policiers
Le sénateur a également noté que, malgré la confusion qui régnait lors de la manifestation, il n'a pas personnellement observé de débordements de la part des forces de l'ordre. "Personnellement non, je n’en ai pas vu". L'élu a mentionné avoir vu des policiers blessés et des manifestants traînés par terre, l'un avait la tête en sang, mais a insisté sur le fait qu'il n'a pas "les compétences" pour juger si les actions des forces de l'ordre étaient conformes aux "règles".
1er-Mai : "Ce qui a changé mon regard en tout cas, c'est que je comprends bien les contraintes qui sont faites aux policiers qui effectuent le maintien de l'ordre et le niveau de violence auquel ils ont à faire face", explique Jérôme Durain, sénateur PS pic.twitter.com/8thHKoAhCf
— franceinfo (@franceinfo) May 2, 2023
«Dépassionner le débat»
Dans une autre interview à franceinfo, Jérôme Durain a souligné que l'objectif de son expérience était de "dépassionner le débat" et de comprendre pourquoi les manifestations en France entraînent systématiquement des blessures et des techniques d'interpellation jugées excessives. "Moi, j'ai eu peur, c'est très violent. Effectivement, ça tape très fort de tous les côtés", a-t-il confié.
Il estime que le travail des parlementaires consiste à chercher des solutions pérennes pour assurer un maintien de l'ordre de façon correcte, en s'inspirant des meilleures pratiques observées dans d'autres pays.