L'Assemblée nationale exclut le député RN de Fournas, accusé de racisme, pour 15 jours

Le député RN Grégoire de Fournas a lancé "qu'il retourne en Afrique" alors que son collègue de LFI, Carlos Martens Bilongo, évoquait auprès du gouvernement, à l'Assemblée nationale, ce jeudi, la situation d'un bateau de migrants bloqué en Méditerranée.
L'Assemblée nationale exclut le député RN de Fournas, accusé de racisme, pour 15 jours
Le député RN Grégoire de Fournas. (photo Assemblée nationale)
Par Actu17
Le vendredi 4 novembre 2022 à 17:40 - MAJ lundi 7 novembre 2022 à 19:57

L'Assemblée nationale a voté ce vendredi l'exclusion durant 15 jours du député RN de Gironde, Grégoire de Fournas, auteur ce jeudi de propos dans l’hémicycle, qui ont provoqué une polémique. Elle a ainsi approuvé la proposition du bureau de l'Assemblée nationale, sa plus haute instance.

L'Assemblée nationale a validé la proposition par un vote assis-debout en milieu d'après-midi. La "censure avec exclusion temporaire" proposée, peine disciplinaire la plus sévère pour les députés, emporte l'interdiction de paraître au Palais Bourbon pendant quinze jours de séance, et la privation de la moitié de l'indemnité parlementaire pendant deux mois, soit une amputation de 3746 euros par mois sur un total de 7493 euros.

Durant la séance de questions au gouvernement, le député LFI du Val-d'Oise, Carlos Martens Bilongo, a évoqué la situation d'un bateau de SOS Méditerranée, qui cherche un port pour accoster et qui transportent des migrants. Durant sa déclaration, le député RN Grégoire de Fournas, a lancé : "Qu'il retourne en Afrique !". Au singulier d'après le compte-rendu écrit des débats qui a été publié dans la nuit sur le site de l’Assemblée nationale.

Les députés de LFI ont estimé qu'il s'agissait de propos racistes, visant directement leur collègue, Carlos Martens Bilongo. De son côté, Grégoire de Fournas et le RN ont assuré que la phrase s'adressait au bateau et aux migrants qu'il transportait.

"A partir du moment où ils considèrent que l’idée politique doit être condamnée, on s’éloigne de la liberté d’opinion de la démocratie et du fondement même du travail de l’Assemblée nationale (...) Ils considèrent que réclamer que les bateaux de migrants déposent dans les ports de départ est raciste", a estimé Marine Le Pen, présidente du groupe à l'Assemblée.

"Je suis totalement innocent des faits que l’on me reproche. Je ressens cette sanction d’une dureté inouïe avec une grande injustice. Mais respectueux de l’institution, je m’y soumets", a réagi Grégoire de Fournas, sur Twitter.

Ce vendredi matin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait estimé sur BFMTV que "la question" de "la démission" du député RN se "posait". De nombreux élus de gauche et de la majorité présidentielle avaient demandé de lourdes sanctions contre Grégoire de Fournas.