Le vendredi 29 mars 2024 à 18:56
Le Conseil d’État a confirmé l’expulsion de l’imam Mahjoub Mahjoubi vers la Tunisie, après avoir examiné la requête en référé déposée par ce dernier. L'arrêté ministériel d'expulsion, pris le 22 février dernier, a ainsi été validé par la plus haute juridiction administrative française, mettant fin au dernier recours de l'imam.
Mahjoub Mahjoubi, qui résidait en France depuis le milieu des années 1980 et qui est père de onze enfants issus de deux mariages, avait été interpellé à son domicile de Bagnols-sur-Cèze (Gard) avant son expulsion le 23 février. L’imam était accusé d'avoir tenu des propos incitant à la haine et à la violence lors de ses prêches, notamment envers les femmes et les juifs, ainsi que d’avoir qualifié les "drapeaux tricolores" de "drapeaux sataniques" sans "aucune valeur auprès d'Allah".
Le Conseil d'État, dans sa décision, a souligné que certains propos de l'imam, compte tenu de leur caractère public, de la position de leur auteur et de l'impact de leur diffusion, constituaient "des actes de provocation explicite et délibéré à la discrimination, à la haine ou à la violence". La juridiction a également rappelé l'importance de "concilier les exigences de la protection de la sûreté de l’État et de la sécurité publique avec la liberté fondamentale que constitue le droit à mener une vie familiale normale", jugeant que "la décision d'expulsion n'apparaît pas manifestement disproportionnée".
«Une victoire importante contre l’islam radical» estime Darmanin
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a salué cette décision sur le réseau social X, la qualifiant de "victoire importante contre l’islam radical". L’avocat de Mahjoub Mahjoubi, Me Samir Hamroun, avait auparavant interjeté la décision du tribunal administratif devant le Conseil d’État, après que ce dernier eut validé l'expulsion début mars, estimant les comportements de l'imam comme "des actes de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l'État".