Le vendredi 16 juin 2023 à 17:58
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a alerté ce mercredi d'une série d'incidents "extrêmement graves" dans plusieurs écoles primaires de la ville, dans un courrier qu'il a adressé à la Première ministre, Élisabeth Borne, comme l'a révélé Le Figaro. L'édile évoque des informations rapportées par l'inspecteur académique qui concernent des prières musulmanes effectuées par des enfants de CM1 et CM2, dans les cours d'école, et des "minutes de silence organisées en mémoire du prophète Mahomet".
Le rectorat de Nice a confirmé les faits à nos confrères. Dix élèves de CM1 ont été impliqués dans des prières à l'heure du déjeuner le 16 mai dernier, et trois autres le 5 juin dans une autre école. Le 8 juin, un élève de CM2 a initié une minute de silence en mémoire du prophète Mahomet, invitant ses camarades à y participer. Ces actions ont été signalées à la préfecture des Alpes-Maritimes comme des suspicions de radicalisation. En tout, une quinzaine d'élèves seraient concernés.
Des «tentatives d'intrusion du religieux au sein des sanctuaires de la République»
Christian Estrosi affirme qu'en face de "ces tentatives d'intrusion du religieux au sein des sanctuaires de la République que sont nos écoles, notre réponse doit être ferme, collective et résolue". Il souligne l'importance de la laïcité républicaine comme protection contre "l'obscurantisme religieux qui tente de nous déstabiliser". Cinq établissements scolaires au total seraient concernés par ces incidents. Il s'agit des écoles primaires Saint-Sylvestre, Fouont Cauda et Bois de Boulogne, du lycée Honoré d'Éstienne d'Orves et du collège Pablo-Picasso à Vallauris.
Christian Estrosi a demandé au gouvernement un plan d'action et "une grande campagne de sensibilisation à la radicalisation". Il a également exprimé ce souhait au préfet des Alpes-Maritimes. Il souhaite que les maires soient informés des établissements où sont scolarisés les enfants dont les familles reviennent de Syrie où elles ont participé au djihad.
Des jeunes filles arrivent voilées à l'école
Le ministère de l'Éducation nationale, Pap NDiaye, et la ville de Nice ont annoncé ce vendredi, dans un communiqué commun, qu'une enquête de l'Inspection générale avait été ouverte pour établir précisément les faits. "Les faits qui se sont passés dans 3 écoles primaires de Nice sont intolérables", a réagi le ministre. Les parents des enfants concernés ont été convoqués par les directeurs d'école et les équipes académiques "valeurs de la République". Des séquences spécifiques sur la laïcité ont été organisées dans les écoles concernées. En outre, un séminaire académique pour mieux former le personnel éducatif sur les signaux de radicalisation est prévu le 21 juin par le rectorat de Nice.
Avec @cestrosi, une ligne commune : fermeté face aux atteintes à la laïcité. L'Éducation nationale et la ville de Nice renforcent leur coopération pour que l'École reste préservée de toute influence religieuse. Le principe de laïcité n’est pas négociable dans notre République. pic.twitter.com/Ck3JSpARcJ
— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) June 16, 2023
En réponse à ces incidents, Éric Ciotti, le député de la première circonscription des Alpes-Maritimes et président des Républicains (LR), a assuré sur Twitter, après une conversation avec la rectrice, que "ces faits participent à l'augmentation des atteintes à la laïcité. Je demande à l'État d'intervenir de toute urgence".
Des faits graves se déroulent dans des établissements scolaires de #Nice06. Des prières islamiques sont organisées ainsi que des minutes de silence pour Mahomet. Je m’en suis entretenu avec la rectrice.
Ces faits participent à l’augmentation des atteintes à la laïcité. Je…
— Eric Ciotti (@ECiotti) June 15, 2023
Le "sujet le plus sensible", selon la rectrice, est l'implication d'élèves d'écoles primaires dans ces incidents. De plus, des jeunes filles arrivent voilées dans certains établissements, accentuant l'inquiétude des autorités scolaires.