Qui étaient Tangui Mosin et Maxime Prud’homme, les deux pompiers morts à Laon lors d'une intervention ?

Tangui Mosin et Maxime Prud’homme, deux jeunes caporaux de 22 et 23 ans, ont perdu la vie en combattant un incendie à Laon (Aisne). Volontaire et professionnel engagé, chacun incarnait à sa manière les valeurs de courage et de dévouement propres aux sapeurs-pompiers.
Qui étaient Tangui Mosin et Maxime Prud’homme, les deux pompiers morts à Laon lors d'une intervention ?
Tangui Mosin (g) et Maxime Prud'Homme (d) étaient âgés de 22 et 23 ans. (SDIS de l'Aisne)
Par Actu17
Le mercredi 11 juin 2025 à 21:28

Deux jeunes sapeurs-pompiers volontaires âgés de 22 et 23 ans ont perdu la vie lors d’une intervention sur un incendie à Laon (Aisne), lundi 9 juin, en début de soirée.

Vers 20h45, les sapeurs-pompiers de l’Aisne sont appelés pour un feu qui s'est déclaré dans un appartement situé rue Châtelaine, au centre historique de Laon. Le sinistre, attisé par les structures anciennes et rapprochées du quartier médiéval, s’est rapidement propagé à cinq bâtiments. Parmi les premiers à intervenir figurent Tangui Mosin et Maxime Prud’homme, deux jeunes caporaux rattachés au centre de secours de La Fère. À 21h45, alors qu’ils progressent au rez-de-chaussée d’un immeuble de deux étages, les planchers supérieurs s’effondrent brusquement. Les deux pompiers sont ensevelis sous les décombres.

Leurs corps sans vie ne seront extraits que le lendemain matin, malgré l’intervention de 168 sapeurs-pompiers et de moyens spécialisés, dont un robot Colossus. Deux autres soldats du feu ont été intoxiqués et évacués. Aucun résident n’a été blessé.

Tangui Mosin était «investi et respecté»

Tangui Mosin, 22 ans, était sapeur-pompier volontaire au centre de secours de La Fère. Il suivait une formation spécialisée en conduite poids lourd. Ses collègues, interrogés par La Dépêche, le décrivent comme un jeune homme "investi et respecté". Caporal, il représentait cette jeunesse du volontariat qui constitue la majorité des effectifs des sapeurs-pompiers en France. Son engagement laissait entrevoir un avenir prometteur au sein du corps.

Maxime Prud’homme était le père d'une petite fille de moins d'un an

Maxime Prud’homme, 23 ans, cumulait plusieurs responsabilités. Il était sapeur-pompier professionnel en contrat à durée déterminée au centre de secours d’Hirson et volontaire à La Fère, où il résidait. Père d’une petite fille de moins d’un an, il préparait avec sérieux le concours de caporal professionnel. Le maire d’Hirson, Jean-Jacques Thomas, a salué sa mémoire : "Il avait l’avenir devant lui". Apprécié pour sa rigueur et son humilité, Maxime Prud’homme incarnait, lui aussi, un profond sens du devoir et de fraternité.

Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Aisne a rendu hommage à "leur engagement sans faille et à leur bravoure", soulignant qu’ils étaient "engagés pour porter secours dans un contexte particulièrement périlleux".

Le président de la République Emmanuel Macron a salué leur sacrifice sur X : "Deux sapeurs-pompiers ont perdu la vie en portant secours, fidèles jusqu'au bout à leur engagement. Le pays est aux côtés de leurs familles et de l'ensemble des sapeurs-pompiers de France qui risquent leur vie pour nous protéger".

Enquête ouverte pour homicide involontaire

Une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour accompagner les proches des deux victimes ainsi que leurs collègues. Une enquête pour homicides involontaires a été ouverte contre X. Le procureur de Laon, Guillaume Donnadieu, a précisé dans un communiqué que "à ce stade, aucun élément ne vient étayer l’hypothèse d’un déclenchement intentionnel de l’incendie".