Le dimanche 22 janvier 2023 à 13:13
Le père d'un adolescent mortellement poignardé lundi lors d'une rixe a appelé les jeunes de Thiais à ne tenter "aucune forme de vengeance", à l'issue d'une marche samedi en hommage à Tidiane, 16 ans, dans cette ville du Val-de-Marne.
Roses pâles à la main, t-shirts blanc passés au-dessus des vestes, plusieurs centaines de personnes de tout âge ont défilé derrière une banderole marquée "A jamais dans nos cœurs", jusqu'au lycée où l'adolescent était scolarisé et près duquel il a été tué. "Les jeunes, faites en sorte que Tidiane soit le dernier. On est là pour que ça ne se reproduise pas", a déclaré devant une foule dense la sœur du jeune homme. Plusieurs adolescents avaient marqué sur leur t-shirt, au stylo, "le dernier", entouré de cœurs.
Quatre adolescents mis en examen
Une gerbe de fleurs blanches a été déposée à l'endroit où l'adolescent avait été poignardé lundi matin, dans un contexte de rivalité entre bandes de jeunes de Choisy-le-Roi et de Thiais, deux villes voisines. Quatre mineurs âgés de 15 et 16 ans ont été mis en examen mercredi pour homicide volontaire en bande organisée et tentative d'homicide volontaire en bande organisée pour leur participation à la rixe. Selon les premiers éléments de l'enquête, Tidiane aurait tenté de calmer les protagonistes de cette rixe, avant de recevoir un coup de couteau mortel au niveau du cœur.
A l'issue de la marche blanche, le père de Tidiane a appelé les jeunes de Thiais à ne tenter "aucune forme de vengeance" : "Nous n'avons pas de rancœur envers qui que ce soit", a-t-il ajouté. "Les jeunes sont choqués, il faut leur venir en aide (...) On ne fait assez pour les jeunes des quartiers populaires, ils sont oubliés", a déclaré à l'AFP Rachel Kéké, députée (LFI) du Val-de-Marne, qui participait à la marche. Le maire (LR) de Thiais, Richard Dell'Agnola, a également apporté son soutien aux proches de l'adolescent, sur place.
La région parisienne est le théâtre régulier d'affrontements parfois très violents entre jeunes de quartiers ou de villes rivales, même si l'origine de ces rivalités reste souvent nébuleuse. A Paris et dans les départements limitrophes de la petite couronne, les autorités ont recensé au moins trois morts et 279 blessés pendant des affrontements entre bandes en 2022.