Le samedi 14 novembre 2020 à 17:26 - MAJ lundi 16 novembre 2020 à 10:29
Alcool, musique, chicha mais surtout aucun geste barrière. Les policiers ont été appelés peu avant 2 heures du matin la nuit dernière pour une rixe qui avait lieu dans un loft situé non loin de l'avenue du Président Wilson à Joinville-le-Pont. Une fête avec plusieurs centaines de personnes avait aussi lieu au même endroit.
Une fois sur place, les trois policiers ont rapidement entendu la musique et se sont dirigés vers le pavillon mais sont restés bloqués devant le grand portail. Ils ont dû attendre la sortie de l'un des fêtards pour pouvoir entrer. Les fonctionnaires sont ensuite tombés sur une cour d'environ 30 mètres carrés, puis sur un homme qui n'était autre que le "videur" de cette soirée clandestine.
Entre 300 et 400 fêtards alcoolisés
Ce dernier ne s'est pas opposé à l'intervention des forces de l'ordre et leur a ouvert la porte menant à une immense salle d'environ 300 mètres carrés, plongée dans le noir. A l'intérieur, c'est une véritable boite de nuit. Entre 300 et 400 fêtards s'amusent, un bar a été installé, il y a des jeux de lumières et une musique assourdissante détaille une source policière, confirmant une information du Parisien.
Les trois policiers décident d'avancer dans la salle pour trouver les organisateurs mais également pour déterminer où se déroule cette bagarre. Durant leur parcours, ils croisent des fêtards alcoolisés qui ne se rendent même pas compte qu'ils sont face à des policiers. Un peu plus loin, une violente rixe est en effet en cours. Une centaine de personnes s'affrontent dans une bagarre générale et les protagonistes utilisent des bouteilles en verre. Un "déchainement de violences" précise cette même source.
Dans l'urgence et pour faire cesser cette violente rixe, les policiers ont tenté de se faire entendre et ont crié. La centaine de personnes s'est alors retournée contre eux. Les fonctionnaires ont reçu de nombreux projectiles : des bouteilles en verre, des appareils à chicha et des verres notamment. Face à cette agression et au nombre d'agresseurs, ils ont été contraints de faire demi-tour. Des renforts venaient pourtant d'arriver mais la douzaine de policiers n'a pas suffi.
Deux grenades de désencerclement
La rixe s'est transformée en agression anti-police. Pour faire reculer les assaillants et se dégager, les policiers ont fait usage de deux grenades de désencerclement. Une vidéo amateur montrant ce moment a été diffusée sur les réseaux sociaux.
L’intervention de la police hier lors de la soirée a Joinville le Pont (94) val de marne 🤔🤔 pic.twitter.com/gPhZOlrW30
— lamoulatv (@lamoulatv1) November 14, 2020
Quelques instants après, la musique s'est arrêtée et les fêtards ont pris la fuite sans traîner, pendant que de nouveaux renforts de police arrivaient. La maison a été désertée et les forces de l'ordre ont alors pu pénétrer à l’intérieur et inspecter les lieux, notamment pour s'assurer qu'il n'y avait pas de blessé.
Cet immense loft était un "champ de bataille", précise-t-on. Des préservatifs usagers jonchaient le sol à l'étage mais il n'y avait plus personne. Peu après dans une rue voisine, un homme blessé à un œil a été pris en charge par les secours. Avant d'être transporté à l'hôpital, il a déclaré avoir été victime d'un tir de LBD, mais aucun tir de cette arme intermédiaire n'a été effectué ajoute cette même source.
Aucun des agresseurs n'a pu être interpellés mais six policiers ont déposé plainte pour violences. Une enquête a été ouverte.
"Les gens qui fréquentent ce loft ne sont pas très recommandables"
Selon les premiers éléments, des fêtes clandestines du même type sont organisées ici chaque week-end, en dépit du respect des mesures sanitaires et du confinement. Ce fut également le cas durant tout l'été, au plus grand désarroi du voisinage.
Les policiers municipaux sont intervenus "une dizaine de fois" ces dernières semaines a confié Stephan Silvestre, adjoint au maire (LR), au quotidien francilien. "Les gens qui fréquentent ce loft ne sont pas très recommandables. Mais une fois qu'on a infligé une amende au propriétaire du loft, on n'a plus trop de leviers", déplore-t-il. Un loft qu'il est possible de louer sur internet. Par ailleurs, l'ancien propriétaire de ce pavillon serait Marc Dorcel, le célèbre producteur de films pornographiques, selon Le Parisien. "Marc Dorcel n’a jamais été propriétaire et nous n’avons jamais fait de tournage dans cette ville", nous stipule le groupe Dorcel.
L'un des participants positif au coronavirus
Dans un communiqué, la préfecture de police demande aux personnes ayant participé à cette nuit festive de faire un test de dépistage du coronavirus "dans les meilleurs délais et à s'isoler". En effet, au moins l'un des participants "était positif au Covid-19".
La préfecture précise dans le même temps que les investigations concernant cette affaire ont été confiées aux policiers de la sûreté départementale du Val-de-Marne, "afin d'identifier les organisateurs de cette soirée clandestine ainsi que le propriétaire des lieux".