Le mardi 24 mars 2020 à 21:53
La colère a succédé à la surprise pour une aide-soignante qui a découvert un message manuscrit collé sur sa porte d'appartement, en rentrant de sa journée de travail.
Depuis le début du confinement, chaque soir, de nombreux Français ovationnent les personnels soignants qui luttent quotidiennement contre le coronavirus. Mais à Toulouse (Haute-Garonne), c'est un tout autre message qui a été reçu par une aide-soignante qui exerce dans un établissement collaborant avec le CHU.
Au terme d'une longue et harassante journée de travail, Sophie Rainoldi a découvert qu'un mot écrit à la main était collé à sa porte d'appartement avec du ruban adhésif.
« Est-il possible [...] dans les prochains jours de loger ailleurs ? »
Quelle n'a pas été sa surprise, en prenant connaissance du contenu du message ! « Bonjour, Madame Rainoldi », commence le mot. « En sachant votre profession, est-il possible pour notre sécurité de ne pas toucher les portes des parties communes ou peut-être dans les prochains jours de loger ailleurs ? Et peut-être aussi de sortir votre chien plus loin ? ».
L'aide-soignante de 24 ans a d'abord pris cela pour une blague, avant de poursuivre sa lecture : « Ne prenez pas ça contre vous mais je pense que moi-même ainsi que les voisins se sentiront plus en sécurité ». Le message anonyme se termine par un lunaire « Mes amitiés ».
Ses collègues en colère
D'abord choquée, Sophie Rainoldi a été en proie à une vive colère. « Je ne suis pas une terroriste mais un personnel soignant ! », a-t-elle témoigné auprès de France 3. « J'applique scrupuleusement les règles d'hygiène. Je laisse ma blouse au travail. Je m'y lave les mains et dès que je rentre du boulot, je me douche », a-t-elle pris la peine de justifier.
La jeune femme regrette que nombre de personnes manquent d'informations quant aux mesures prises par le personnel soignant pour éviter de propager le coronavirus. L'annonce de la mort de cinq médecins en lien avec le Covid-19 aurait d'ailleurs accentué ce sentiment de peur.
Ses collègues se sont dits très choqués et énervés, indique la jeune femme qui aurait préféré être témoin de plus de solidarité. En tout cas, cet événement n'a pas démotivé Sophie Rainoldi qui continue à soigner les malades du Covid-19. Elle n'a pas l'intention de quitter son appartement, ni de promener son bouledogue français « plus loin ». L'auteur du message, lui, se terre toujours dans un lâche anonymat.