Le dimanche 19 février 2023 à 01:36 - MAJ dimanche 19 février 2023 à 12:20
Pierre Palmade avait été interrogé librement par les enquêteurs de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire de Paris, en 2021, dans le cadre d'une enquête ouverte pour un important trafic de stupéfiants. Quatre suspects étaient visés par cette procédure, dont Sambou G., l'un des deux hommes qui se trouvait dans la voiture de l'acteur au moment du grave accident de la route en Seine-et-Marne, révèle Le Journal du dimanche.
Durant cette audition, l'acteur a notamment exposé son addiction à la drogue, allant même jusqu'à détailler son mode de consommation. Il n'avait cependant fait l'objet d'aucune poursuite.
Sambou G. avait été interrogé dans le cadre d'une garde à vue. Il avait ensuite écopé, le 2 février dernier - soit une semaine avant l'accident -, d'une peine d'un an de prison, assortie d’un sursis probatoire pendant trois ans par les juges de la 14e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Il avait également pour interdiction d’entrer en contact avec Pierre Palmade mais "l'exécution provisoire n'a pas été prononcée, l'interdiction de contact n'était effective qu'à expiration du délai d'appel soit 10 jours après le prononcé du jugement", précise une source judiciaire citée par l'AFP.
«Six slams» en échange de 300 euros
L'humoriste avait été quant à lui interrogé dans le cadre d'une audition libre en octobre 2021, après que sa carte bancaire a été retrouvée sur Sambou G. raconte Le JDD. "Il y a des soirs où je suis fatigué et je dois être le seul con qui donne sa carte et son code à quelqu’un d’autre en demandant de retirer un certain montant (...) je l’ai envoyé acheter des objets dans un sex-shop", assure Pierre Palmade ce jour-là. L'artiste évoque une somme de 2000 euros versée à ce dernier "en dédommagement des injections qu’il [lui] a faites", et souligne que "lui aussi s’est fait des injections". Des injections de 3-MMC, une drogue de synthèse qui provoque euphorie et augmentation de la libido. La pratique est connue sous le nom de "slam" lors de soirées dans le milieu homosexuel appelées "chemsex", où se mêlent sexe et drogue.
En exploitant le téléphone de Sambou G., les policiers ont notamment découvert un SMS datant de septembre 2021 dans lequel Pierre Palmade lui demande de "sauter dans un taxi et venir pour six slams" en échange de 300 euros. La veille de son interpellation, Sambou G. avait passé la soirée avec l'humoriste. Le dépistage a montré qu'il avait consommé un cocktail de produits stupéfiants, notamment de la cocaïne.
«Je serai toxicomane et alcoolique à vie»
Pierre Palmade reconnaît aussi qu'un certain Ethan n'est autre que son "fournisseur de 3-MMC", à "40 euros le gramme". Il affirme ensuite, concernant sa consommation, qu'elle est assez aléatoire : "Parfois rien pendant plusieurs semaines et parfois plusieurs fois dans la semaine". L'acteur raconte que, lorsqu’il rechute, il boit "deux bouteilles de vodka", prend "plusieurs grammes de 3-MMC et un peu de cocaïne". Interrogé sur le fait que la consommation de drogue est interdite, Pierre Palmade réagit : "Oui, c’est de la merde, je tombe sur des tocards, ils prennent du fric. Ils profitent de mon état (…). Je serai toxicomane et alcoolique à vie (...) C’est une véritable maladie pour moi, je suis suivi par un psychiatre (…). Je veux vraiment arrêter tout ça".
L'humoriste a été laissé libre à la suite de cette audition et a récupéré sa carte bancaire. Il n'a pas fait l'objet de poursuites malgré le fait qu'il avait été condamné en 2019 pour "acquisition et usage de stupéfiants", et qu'il était donc en état de récidive légale. Le parquet de Paris n'a pas donné suite à la sollicitation du JDD.
Pierre Palmade a été mis en examen ce vendredi après l'accident qui a blessé grièvement trois membres d'une même famille. Il a été assigné à résidence, au sein d'un service d'addictologie d'un hôpital, sous surveillance électronique. Le parquet de Melun avait requis son placement en détention provisoire et a fait appel. Les deux passagers Sambou G. et Mohcine E. ont quant à eux été placés sous le statut de témoin assisté.