Le jeudi 6 avril 2023 à 15:10
Un adolescent de 14 ans soupçonné de planifier "une action violente" a été interpellé mardi matin dans le Haut-Rhin et a été présenté à la justice au terme de sa garde à vue, ce jeudi, selon le parquet national antiterroriste (PNAT). Une information judiciaire a été ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes" et "infraction à la législation sur les explosifs en relation avec une entreprise terroriste".
Le jeune suspect a été arrêté à Rosenau (Haut-Rhin) par les policiers de la direction générale du renseignement intérieur (DGSI), dans le cadre d'une enquête préliminaire menée par le PNAT. Selon une source proche du dossier, la DGSI a "détecté" le profil de cet adolescent "manifestement acquis aux thèses de l'État islamique", et déterminé à fabriquer des explosifs.
L'adolescent était en possession "de nombreux produits explosifs et substances pouvant entrer dans la composition d'engins explosifs", tel que le TATP, un explosif d'une puissance extrême. De plus, il avait téléchargé plusieurs vidéos de propagande de l'État islamique (EI) et était en contact avec des sympathisants de l'organisation terroriste. Ce garçon sera présenté ce jeudi à un magistrat instructeur en vue d'une éventuelle mise en examen. Son placement sous contrôle judiciaire ou en détention provisoire sera requis en fonction du rapport de l'unité éducative auprès du tribunal (UEAT).
Cent mineurs condamnés pour des faits de terrorisme depuis 2015
La suite des investigations permettra de déterminer comment ce jeune garçon a pu se radicaliser, et depuis quand. Sa garde à vue n'a duré que 48 heures étant donné qu'il est âgé de moins de 16 ans, ce qui reste un délai très court pour les enquêteurs, pour un dossier comme celui-ci. "Jusqu'au début des années 2010, la mise en cause de personnes mineures était exceptionnelle dans les procédures de terrorisme", souligne le PNAT. Mais "depuis 2015, plus de 100 individus ont été condamnés par le tribunal pour enfants ou la cour d'assises des mineurs spécialement composée pour des faits de terrorisme".
"A ce jour, 20 personnes sont mises en examen pour des faits terroristes commis en tout ou partie en tant que mineurs", précise la même source, qui ajoute que "16 d'entre elles ont été mises en examen depuis le 1er janvier 2020 dont 15 pour leur implication dans des projets d'action violente ou dans des actions violentes menées à leur terme".