Adolescent tué à Montpellier : le chauffard «identifié» toujours recherché, des appels au calme

Trois jours après la mort du jeune Aymen, 14 ans, à Montpellier (Hérault), le conducteur qui l'a mortellement renversé est toujours recherché par les forces de l'ordre. La famille de la victime, les autorités et la communauté Gitane ont lancé des appels au calme.
Adolescent tué à Montpellier : le chauffard «identifié» toujours recherché, des appels au calme
Un hommage a été rendu à Aymen devant le collège les Escholiers de la Mosson, vendredi 16 novembre 2022. (Jean-Michel Mart / PhotoPQR / Midi Libre / Maxppp)
Par Actu17
Le samedi 17 décembre 2022 à 17:37 - MAJ samedi 17 décembre 2022 à 17:50

L'automobiliste qui a tué Aymen, un adolescent de 14 ans, mercredi soir à Montpellier (Hérault), peu après la fin de France-Maroc, est toujours recherché par les policiers ce samedi a annoncé le parquet dans un communiqué.

"Une personne placée en garde à vue depuis vendredi a été remise en liberté à l’issue de celle-ci, sans qu’aucune charge ne soit retenue à son encontre en l’état", précise le parquet. "Plusieurs témoins des faits ont par ailleurs été entendus. Les investigations se poursuivent actuellement afin de localiser un individu suspecté d’être le conducteur du véhicule au moment de l’action". Ce vendredi, le préfet de l'Hérault Hugues Moutouh a annoncé que le chauffeur en fuite avait "été identifié" et qu'il était toujours "activement recherché".

Le parquet précise par ailleurs que "l'autopsie de la victime, réalisée à l’institut médico-légal de Montpellier, a mis en évidence que le décès était consécutif à une hémorragie interne massive". Sur plusieurs vidéos amateurs diffusées sur les réseaux sociaux, il est possible d'apercevoir le moment où le drame s'est déroulé, dans le quartier de la Mosson. Un groupe de personnes encercle un automobiliste qui a un drapeau français accroché à sa vitre. L'un des piétons l'arrache et le conducteur redémarre soudainement en faisant demi-tour, emportant deux personnes sur son passage, dont la victime Aymen, qui ne se relèvera malheureusement jamais. Le chauffard a pris la fuite et a abandonné sa voiture peu après, qui a été retrouvée vide dans la soirée.

Des appels au calme après des violences

Depuis mercredi, des tensions opposant les jeunes de la communauté maghrébine - majoritaire dans le quartier - et celle des gens du voyage à laquelle appartiendrait le conducteur activement recherché, ont éclaté. Des vidéos amateurs publiées jeudi soir sur les réseaux sociaux montrent des groupes d'individus hurlant "Allah akbar" et insultant les Gitans, au niveau des immeubles où vivent ces personnes de la communauté des gens du voyage, à la Mosson. Des dégradations ont été commises et deux logements ont été saccagés indique le Métropolitain qui évoque des émeutes.

Des appels au calme ont depuis été lancés, notamment par le préfet. "Les provocations à la haine, d'où qu'elles viennent, comme les appels à la vengeance privée, sont non seulement irresponsables, mais aussi inacceptables. Aucun acte de violence, quel qu'en soit la motivation, ne peut être toléré", a prévenu Hugues Moutouh. La famille d'Aymen a également appelé "au plus grand calme" jeudi dans une déclaration communiquée à sa demande par la mairie de Montpellier, assurant sa "confiance dans les institutions de la République". Le grand frère d'Aymen, Saïd, a lui aussi pris la parole vendredi à l’invitation de l’imam de la mosquée, puis s'est exprimé avec un mégaphone envers les jeunes pour apaiser les tensions rapporte Le Monde.

«Que le jeune se rende à la police»

Le représentant de la communauté Gitane à Montpellier a également appelé au calme vendredi. "On compatit avec les parents. Mais on ne veut pas qu’il y ait des débordements. On ne peut pas se faire la guerre parce qu’un petit a fait une connerie", a estimé Fernand Maraval, à France Bleu. "Que le jeune se rende à la police et qu’il explique ce qu’il s’est passé".

Le parquet de Montpellier a écarté "les rumeurs" faisant état d'une personne qui "aurait été égorgée dans le cadre d’une expédition punitive", et qui "apparaissent en l’état dénuées de fondement".