Le mardi 5 décembre 2023 à 18:47 - MAJ mardi 5 décembre 2023 à 19:25
Visé par une enquête préliminaire pour viol et agressions sexuelles ouverte le 5 juillet dernier, Nicolas Bedos, 44 ans, a été interrogé par les enquêteurs du 1er district de police judicaire (DPJ) de Paris la semaine dernière, a appris Actu17 de sources proches de l'affaire. Au moins trois signalement ont été effectués par trois femmes dans ce dossier. Le cinéaste, dont la série "Alphonse" est diffusée sur Amazon Prime depuis le 12 octobre, a été questionné au cours d'une audition libre.
L'affaire a débuté le 12 juin dernier lorsqu'une jeune femme de 25 ans a déposé plainte contre Nicolas Bedos, affirmant avoir été agressée sexuellement dans la nuit du 1er au 2 juin dernier, dans un établissement de nuit du Ier arrondissement de Paris, situé rue Jean-Jacques Rousseau, dans le quartier des Halles. La plaignante a déclaré que le réalisateur l'avait attouchée au niveau de ses parties intimes, par-dessus son pantalon, et qu'elle l'avait repoussé.
Dans le cadre de cette enquête, Nicolas Bedos a été placé en garde à vue le 22 juin au commissariat du Centre de Paris, comme l'a révélé Actu17. Il a été remis en liberté avec une convocation par officier de police judiciaire (COPJ) pour être jugé en février prochain du chef "d’agression sexuelle en état d’ivresse manifeste". "Il ne veut pas remettre en doute la parole de la plaignante qui décrit un geste déplacé de quelques secondes par dessus son jean, mais un tel geste, dont il n’a pas le souvenir, qui se serait produit sur la piste de danse d’une boîte de nuit, n’a pu être qu’accidentel sous l’effet de l’ébriété. Il a d’ailleurs présenté ses excuses à la plaignante", avait alors réagi son avocate, Me Julia Minkowski.
Une seconde enquête a été ouverte début juillet après les signalements de trois femmes, qui se sont manifestées suite à cette première affaire du mois de juin, comme révélé par Mediapart. Parmi les plaignantes, une comédienne et scénariste de 50 ans, qui affirme que le réalisateur l'a violée au domicile de la famille Bedos à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), durant une nuit de 1999. À l'époque, âgée de 26 ans et travaillant comme serveuse, elle avait accepté de suivre Nicolas Bedos, avec qui elle entretenait une "forme de relation amicale", chez des amis, puis chez ses parents.
Une seconde femme, prénommée Marion, qui connaît la première plaignante, a écrit une lettre au parquet de Paris pour dénoncer une agression sexuelle dont elle aurait été victime de la part de Nicolas Bedos, dans une maison de vacances, louée pour l’été par le réalisateur et sa compagne de l’époque. Les faits présumés remontent au 18 août 2016. L'acteur aurait "essayé de l'embrasser de force" dans une pièce où elle se trouvait "seule avec lui", alors qu'ils étaient "amis de longue date". Nicolas Bedos serait devenu agressif, l'empêchant de quitter les lieux et tentant de l'embrasser de nouveau. La plaignante l'aurait fermement repoussé avant de pouvoir partir. Un récit qu'elle a également livrée à Mediapart.
La troisième plaignante, âgée de 32 ans et qui travaille dans le monde du cinéma, s'est présentée au commissariat du Centre. Elle a dénoncé une agression de la part du réalisateur survenue le 14 juin 2018, durant une soirée dans un appartement à laquelle participaient des professionnels du monde du cinéma. A Mediapart, la trentenaire affirme que, ce jour-là, Nicolas Bedos, qu'elle n'avait "jamais vu de sa vie", lui a touché le ventre et qu'elle l'a repoussé. L'acteur aurait ensuite tenté d'entrer dans les toilettes avec elle. Plus tard dans la soirée, la plaignante affirme que le réalisateur lui a "demandé s’il pouvait l'embrasser".
Sollicité ce lundi concernant cette interrogatoire réalisée la semaine dernière, qui n'a donc pas fait l'objet d'une mesure de garde à vue, à l'inverse de la précédente procédure, le parquet de Paris nous a indiqué qu'"il n’y aura pas de communication [du parquet] sur les actes en cours d’enquête". Contactée ce mardi après-midi, l'avocate de Nicolas Bedos, Me Julia Minkowski, n'a pas souhaité réagir.