Le mardi 20 juin 2023 à 16:53
L'agression violente et choquante d'une femme de 73 ans et de sa petite-fille de 7 ans à Bordeaux (Gironde), ce lundi à l'entrée de leur domicile, a provoqué une vague d’indignation politique ce mardi. La famille des victimes a mis en garde contre toute forme de "récupération" après la diffusion d'une vidéo montrant les faits.
"Il est parfaitement indécent de se servir de ce fait divers pour évoquer une origine ethnique ou de justifier des réformes pénales ou migratoires. La justice doit se rendre sereinement en son temps dans les tribunaux et non pas sur les plateaux de télé où les réseaux sociaux", a déclaré l'avocate des victimes, Me Nadège Pain, dans un communiqué. La famille dénonce par ailleurs "l’utilisation médiatique des images sans son accord explicite et sans le moindre respect pour l’identité des victimes ou leur vie privée". Une vidéo filmée par un visiophone.
Peu après cette agression, qui a eu lieu vers 17h30 dans le quartier des Chartrons, les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ont interpellé l'auteur, "très défavorablement connu des services de police". Ce dernier a déjà été condamné à quinze reprises par le passé a indiqué la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, dans un communiqué, ce mardi matin. L'homme, âgé de 29 ans, sans domicile fixe et de nationalité française, a été rapidement identifié par les forces de l'ordre. Il s'est rebellé lors de son interpellation et a été maîtrisé à l'aide d'un pistolet à impulsions électriques. Placé sous tutelle, il a déclaré "être suivi au plan psychiatrique et être en rupture de traitement", a ajouté la magistrate.
«Tous les services de police sont débordés»
L'homme a été placé en garde à vue "des chefs de violation de domicile, tentative d’enlèvement et séquestration, violences sur personne vulnérable et mineure de 15 ans". Les deux victimes, âgées de 73 et 7 ans, "souffrent de contusions et d’abrasions", indique la procureure.
Le délégué régional du syndicat Alliance Police Nationale, Xavier Bounine, a dénoncé "une recrudescence des actes de violence et de criminalité de +12 % depuis la sortie du COVID" dans la ville, où "tous les services de police sont débordés (...) malgré les renforts".
"Ces faits, d’une rare violence, doivent être très sévèrement punis pour qu’ils ne se répètent plus jamais", a réagi sur Twitter, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mardi matin.
Ignoble agression à Bordeaux. Grâce à l’action rapide et courageuse des forces de l’ordre, le mis en cause a été interpellé et placé en garde à vue.
Ces faits, d’une rare violence, doivent être très sévèrement punis pour qu’ils ne se répètent plus jamais.— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 20, 2023
Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, a de son côté dénoncé sur BFMTV des images "absolument insupportables", tout comme l'ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian, qui a appelé "à la plus grande sévérité dans la réponse pénale".
Les images d’une petite fille et de sa grand-mère agressées en plein jour à Bordeaux sont insoutenables. Ces agressions sont quotidiennes et l’insécurité, aggravée par le chaos migratoire, devient endémique. Combien faut-il de vidéos comme celle-ci pour que le pouvoir réagisse ?
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 20, 2023
"Ces agressions sont quotidiennes et l’insécurité, aggravée par le chaos migratoire, devient endémique. Combien faut-il de vidéos comme celle-ci pour que le pouvoir réagisse ?", a tweeté, la présidente du groupe Rassemblement national (RN), Marine Le Pen. Le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, s'est dit "extrêmement choqué par cette agression", et a dénoncé mardi lors d’une conférence de presse "des réactions de récupération politique locales et nationales, idéologiques".