Assassinat en pleine rue de Dylan G.T. à Marseille : six suspects mis en examen et écroués

INFO ACTU17. Six suspects ont été mis en examen et écroués dans l'enquête sur l'assassinat en pleine rue de Dylan G.T., 26 ans, dans le 14e arrondissement de Marseille, le 15 août dernier. La victime a été froidement exécutée sous les yeux de passants et de riverains.
Assassinat en pleine rue de Dylan G.T. à Marseille : six suspects mis en examen et écroués
Le tueur a été filmé par un témoin alors qu'il rejoint la Peugeot 208 où son complice l'attend, juste après le crime. (capture écran/DR)
Par Stéphane Cazaux
Le lundi 21 août 2023 à 21:23

Six suspects ont été mis en examen samedi dans l'enquête sur l'assassinat d'un jeune homme de 26 ans, Dylan G.T., dans le 14e arrondissement de Marseille, survenu mardi 15 août dans la soirée, en pleine rue, a appris Actu17. Ils ont été placés en détention provisoire.

Une information judiciaire a été ouverte des chefs de "meurtre en bande organisée avec préméditation", "association de malfaiteurs", "recel en bande organisée" et "infraction à la législation sur les armes".

La victime a été tuée de plusieurs balles en pleine tête, sur le trottoir du boulevard Danielle-Casanova, peu avant 19h30. Au moment des faits, Dylan G.T. circulait sur une moto de marque Yamaha et l'a stationnée sur le boulevard, lorsqu'il a été pris pour cible par un homme armé d'une Kalachnikov qui venait de descendre d'une Peugeot 208 bleue. Le tueur l'a poursuivi en lui tirant dessus. Prise de panique, la victime a chuté par terre. L'assaillant, vêtu d'une combinaison blanche en a profité pour s'approcher et a ouvert le feu plusieurs fois dans la tête du jeune homme, exécuté froidement sous les yeux de nombreux témoins.

L'agresseur a rejoint la 208 en courant, avant de disparaître avec son complice qui l'attendait au volant, sous les caméras des téléphones de plusieurs témoins qui ont publié leurs images sur les réseaux sociaux. Les secours n'ont pu que constater le décès de la victime dont la boîte crânienne était éclatée.

Dix-huit tirs à la Kalachnikov

Après ce septième règlement de comptes sanglant du mois, tout est allé très vite. Les policiers ont découvert pas moins de dix-huit étuis de calibre 7,62 mm, sur la scène de crime, laissant apparaître la détermination du tueur. Quatre véhicules ont été touchés par les multiples coups de feu. Dans le même temps, la Peugeot 208 a été retrouvée dans la cité de Tour-Sainte, située dans le même arrondissement. Les policiers de la brigade de recherches et d'intervention (BRI) ont mis en place un dispositif pour coincer le ou les suspects qui viendraient récupérer le véhicule, signalé volé, selon une source proche de l'affaire.

Un peu plus tard dans la soirée, une opération de police a permis l'interpellation de cinq des six suspects - trois hommes et deux femmes -, dans un appartement qui avait été localisé par les enquêteurs de la police judiciaire. Une perquisition a eu lieu dans la foulée et des armes auraient été saisies. Le sixième homme a été interpellé plus tard.

Deux clans

Dylan G.T. était bien connu des services de police, notamment pour des faits liés aux stupéfiants. Il était d'ailleurs en cavale, n'ayant pas réintégré sa prison après avoir bénéficié d’une permission de sortie en mai dernier, comme révélé par Le JDD. Le jeune homme de 26 ans "n'appartenait pas aux clans DZ Mafia ou Yoda", selon un enquêteur de l'OFAST (office anti-stupéfiants) interrogé par nos confrères.

DZ Mafia (DZ en référence à l'Algérie, ndlr) et Yoda : deux équipes de trafiquants installées au sein de la cité de la Paternelle (15e), qui s'affrontent, sans merci, à Marseille et au-delà, et qui seraient au centre de ces règlements de comptes qui se multiplient, depuis le début de l'année. Une violente bagarre survenue dans une discothèque de Phuket, en Thaïlande, en janvier dernier, aurait provoqué cette vague d'assassinats. Ce jour-là, le patron de DZ Mafia aurait été malmené, promettant "que plus aucun trafiquant n’allait manger sur les points stups de la Paternelle et sur tous ceux en lien avec le clan Yoda", a confié un haut fonctionnaire, au JDD.