Attaque au couteau à Mulhouse : l'assaillant et trois autres personnes en garde à vue

Brahim A., 37 ans, en situation irrégulière et fiché pour radicalisation, a tué à l'arme blanche un passant et blessé plusieurs policiers municipaux samedi après-midi à Mulhouse (Haut-Rhin), avant d’être maîtrisé. L'assaillant, deux membres de son "entourage familial", ainsi que la personne qui l'hébergeait, sont actuellement en garde à vue. L'enquête est dirigée par le parquet national antiterroriste (PNAT) qui s'est saisi du dossier.
Attaque au couteau à Mulhouse : l'assaillant et trois autres personnes en garde à vue
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le dimanche 23 février 2025 à 12:39 - MAJ dimanche 23 février 2025 à 13:03

Quatre personnes au total se trouvaient en garde à vue ce dimanche matin dans le cadre de l'enquête sur l'attentat dans lequel un homme a été tué et plusieurs municipaux blessés samedi après-midi à Mulhouse (Haut-Rhin), a indiqué dimanche le parquet national antiterroriste (PNAT) dans un communiqué.

"L’assaillant, Brahim A, est en garde à vue depuis le 22 février 2025 à 15h50. Sa garde à vue sera prolongée dans l’après-midi", précise le PNAT. "Deux personnes, membres de l’entourage familial de Brahim A, ont également été placées en garde à vue hier. Une troisième personne, hébergeur de l’intéressé, a été placée en garde à vue ce matin".

Plus aucun blessé n'a son pronostic vital engagé

Les faits se sont déroulés en une dizaine de minutes, entre 15h40 et 15h50, dans le quartier animé du marché du canal couvert. L'assaillant a d'abord agressé un passant, un Portugais de 69 ans, qui a succombé à ses blessures, avant de s'en prendre aux forces de l'ordre. Les policiers municipaux ont réussi à maîtriser l'agresseur sans usage d'armes à feu. Deux d'entre eux ont été grièvement blessés, l'un "à la carotide", l'autre "au thorax". Si le second a pu quitter l'hôpital, le premier devait être transféré au centre hospitalier de Colmar.

Sept personnes au total ont été blessées au cours de l'attaque, détaille le PNAT : "deux agents de surveillance de la voie publique, initialement ciblées, ont été blessés, dont l’un grièvement" ainsi que "cinq policiers municipaux". Aucune des victimes n'a son pronostic vital engagé ce dimanche matin.

Le suspect, Brahim A., 37 ans, radicalisé et inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), a crié "Allah Akbar" au moment des faits, "à plusieurs reprises", souligne le PNAT. Il avait déjà été condamné pour apologie du terrorisme après les attaques du 7 octobre 2023 et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à sa sortie de prison. Assigné à résidence à Mulhouse, il devait se présenter quotidiennement au commissariat, mais n'a pas souhaité signer son contrôle judiciaire samedi, juste avant l’attaque. Brahim A. faisait également l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

L'Algérie a refusé le suspect à «dix reprises», selon Bruno Retailleau

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a précisé samedi soir que l'assaillant avait "un profil schizophrène" et que son acte comportait "une dimension psychiatrique". Il a également insisté sur le fait que le suspect faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), et que l'Algérie a refusé "à dix reprises" de récupérer son ressortissant.

Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi de l'affaire et a ouvert une enquête des chefs d'"assassinat en relation avec une entreprise terroriste", "tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, sur personnes dépositaires de l’autorité publique" et "tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste". "L’enquête a été étendue à l’infraction d’association de malfaiteurs terroristes en vue de crimes contre les personnes", ajoute la même source. "Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste (SDAT – service coordonnateur), à la direction zonale de la police nationale Est et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI)", précise-t-on.

Le président de la République Emmanuel Macron a qualifié l'attaque d’"acte de terrorisme islamiste". Le gouvernement prévoit par ailleurs de réunir mercredi un conseil interministériel de contrôle de l'immigration, a annoncé dimanche le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur Europe 1.