Deux morts dans un accident à Limoges après un refus d'obtempérer : deux enquêtes ouvertes

Un adolescent de 17 ans et son passager sont décédés à Limoges dans la nuit de samedi à dimanche, après avoir violemment percuté une voiture à un carrefour, alors qu'ils fuyaient la police. Deux enquêtes ont été ouvertes. Le parquet a livré des détails sur les faits qui ont conduit à ce drame.
Deux morts dans un accident à Limoges après un refus d'obtempérer : deux enquêtes ouvertes
Illustration. (Johan Ben Azzouz / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le dimanche 6 août 2023 à 22:36

Deux jeune hommes ont trouvé la mort lors d'une collision avec une voiture à Limoges, dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 août, à la suite d'un refus d'obtempérer, comme l'a révélé Actu17. Le parquet de Limoges a ouvert deux enquêtes, l'une pour refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger délibérée, la seconde pour homicide involontaire. Le chauffard était âgé de 17 ans. Son passager n'a pas encore été formellement identifié, "ses empreintes digitales conduisant à plusieurs identités différentes", souligne le parquet.

Cette affaire a débuté vers 23 heures lorsqu'un équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) de Limoges a tenté de procéder au contrôle d'un scooter, soupçonné d'avoir été volé la veille. Le procureur a détaillé le déroulement des faits, ce dimanche soir dans un communiqué : "Parvenu à la hauteur du véhicule arrêté à un feu rouge, un fonctionnaire de police déclinait sa qualité et faisait part de son intention de procéder au contrôle, le gyrophare du véhicule de police étant actionné parallèlement. Le conducteur prenait alors immédiatement la fuite".

Le fuyard a roulé à contresens

Après avoir évalué les conditions de circulation, les policiers ont décidé "de poursuivre le scooter", qui roulait à une vitesse estimée à 100 km/h. "Compte tenu de la vitesse du véhicule, (...) et des risques pris par le conducteur du scooter qui franchissant plusieurs feux rouges sans freiner, doublait les véhicules en roulant à contresens et prenait un rond-point à contresens (...) l'équipage BAC se laissait peu à peu distancer. Ils perdaient ainsi de vue le scooter à deux reprises", précise le parquet.

Lorsque les policiers ont aperçu "un panache de fumée à 300 mètres", ils se sont rendu compte que le scooter était entré en collision avec une voiture particulière à un carrefour. "Trois témoins directs" ont affirmé "que le véhicule de police se trouvait à au moins 150 mètres lors du choc", précise le parquet. Lors des constatations des enquêteurs, le compteur du scooter a été retrouvé "bloqué à 90 km/h", indique le parquet. Le conducteur de la voiture n'avait ni consommé d'alcool ni de stupéfiants.

De la résine de cannabis découverte

Après le grave accident, un policier municipal a pratiqué un massage cardiaque sur l'un des fuyards qui avait cessé de respirer, poursuite le parquet. Les deux victimes ont été déclarées mortes à l'hôpital. Les constatations ont montré que le choc a "éjecté le conducteur et le passager du scooter à plus de 20 mètres. (...) Une sacoche appartenant à l'un des deux occupants et contenant notamment un produit s’apparentant à de la résine de cannabis et une cigarette artisanale" a été découverte. Le scooter n'était pas assuré et n'était finalement pas celui signalé volé, ajoute la même source. Il appartient à une société toulousaine.

Le conducteur affirme qu'il n'a pas vu le scooter arriver

Les occupants de la voiture, "un père de famille et ses jeunes enfants", n'ont pas été blessés mais sont "choqués et traumatisés" par l'accident, a expliqué Émile Roger Lombertie, le maire de Limoges, dans un communiqué. L'automobiliste a raconté qu'il était passé au feu vert et qu'il "s'était engagé à vitesse très réduite. Il n'avait pas vu le scooter arriver, compte tenu de la configuration des lieux et avait été percuté à l'avant gauche". Cet homme n'avait consommé ni alcool ni drogue au moment du drame.

Le maire a également exprimé ses condoléances aux familles des victimes. Il a rappelé l'importance des règles de circulation pour "ne pas créer de danger pour soi-même et autrui". Emile Roger Lombertie a indiqué qu'un "processus dérogatoire" exceptionnel avait été mis en place pour permettre aux proches de se recueillir et rendre hommage aux victimes. Il a appelé à "l'apaisement et au recueillement nécessaires pour accompagner les familles et les amis dans leur deuil. Le chagrin s'exprimant par la colère ne saurait justifier une quelconque violence".