Le mercredi 29 mai 2024 à 15:22
Le lycéen de 18 ans, soupçonné d’avoir poignardé une professeure au lycée de l'Hyrôme à Chemillé-en-Anjou (Maine-et-Loire) lundi matin, a été mis en examen pour trois tentatives d'assassinat sur l'enseignante et deux élèves, et placé en détention provisoire. "Parce qu’il revendique une intention de tuer" et "parce qu’il précise que c’était pour lui de mettre fin à une pression qu’il ressentait. Qu’il avait envie de savoir aussi ce que c’était de tuer quelqu’un", a déclaré Éric Bouillard, le procureur de la République d’Angers, lors d’une conférence de presse ce mercredi.
Le jeune majeur est également mis en examen pour "l’introduction d’une arme dans un établissement scolaire". Selon les premiers éléments de l'enquête, le lycéen s'est présenté au matin au lycée de l'Hyrome où il n'avait pas cours pour la première heure en raison de l'absence de son professeur. Sa journée a commencé à 09h45 avec sa professeure d'anglais.
Le lycéen a alors attendu quelques instants que la porte soit fermée et que tous les élèves soient entrés. Aux alentours de 09h55, il a pris un couteau pour porter un coup au visage à son enseignante "qui, surprise, va se mettre en protection" et "penser à la protection de ses élèves", a détaillé Éric Bouillard. Interrogés, les élèves ont expliqué avoir pensé à protéger leur professeure. "Ce mouvement d'ensemble des autres élèves et de l'enseignante va permettre aux autres élèves de se mettre en sécurité dans le couloir", a expliqué le magistrat.
Professeure agressée au couteau: "C'est un acte prémédité", indique le procureur de la République d'Angers, Éric Bouillard pic.twitter.com/w692Hq5JDo
— BFMTV (@BFMTV) May 29, 2024
Avant qu'ils ne sortent, deux autres élèves ont été visés par le lycéen armé. Le jeune homme a dirigé son couteau vers le visage d'un de ses camarades, "mais il va en être empêché par le mouvement de recul de la victime". "Et il va ensuite s'en prendre à un deuxième élève qui va se protéger avec une chaise", rapporte le procureur de la République d'Angers. Il a expliqué aux enquêteurs avoir été visé à "six ou huit reprises". Après les faits, le lycéen a quitté l'établissement en passant par une fenêtre. "Le signalement va être très rapidement diffusé et il va être interpellé rapidement dans le quartier de la gare".
«Il indique qu'il peut être très rancunier»
Placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de recherche de Cholet, le lycéen a expliqué "être victime depuis quelques années". "Il raconte des éléments du passé où il indique qu'il peut être très rancunier et qu'il lui est déjà arrivé par le passé d'avoir des intentions ou des pensées criminelles à l'égard d'un autre enfant. Il parle d'une période où il était en cinquième", a précisé le procureur de la République. "Il avait déjà pensé à cette époque-là que le crime pouvait être un moyen de mettre fin à la pression", a ajouté Éric Bouillard.
Le procureur a souligné que les faits n'ont rien à voir avec un contexte de harcèlement scolaire. Le lycéen a affirmé aux enquêteurs ne pas avoir visé "précisément cette enseignante" tout en livrant une liste de professeurs qu'il n'aurait pas agressés "car il les aime bien". Selon le procureur, "elle, ce n'est pas qu'il ne l'aimait pas. Elle ne faisait pas partie des gens qu'il aurait de toute façon exclus de son intention, mais il avait l'intention de s'en prendre à une enseignante".
Inconnu des services de police
"Il n'a jamais été signalé à l'autorité judiciaire", a précisé Éric Bouillard. Toutefois, au cours de la garde à vue, les enquêteurs ont remarqué un comportement "par moments particulier, un peu bizarre". "Certains soupçonnaient même des troubles psychologiques", a poursuivi le procureur, ajoutant que l'instruction sera chargée de faire la lumière sur de potentiels troubles psychologiques.
Le lycéen, inconnu de la justice et qui ne s’était jamais fait remarquer dans son lycée de Chemillé-en-Anjou, a été interpellé après avoir agressé au couteau une professeure et deux élèves. "L’enquête a mis en évidence que deux autres élèves avaient été visés par le suspect et que ce dernier avait préparé son acte depuis plusieurs jours", a relevé Éric Bouillard. Les investigations se poursuivent pour déterminer les motivations exactes du lycéen et évaluer son état psychologique.