Gendarme tué à Mougins : le suspect avait déjà été interpellé deux fois pour conduite en état d'ivresse

L'homme mis en examen pour meurtre, soupçonné d'avoir mortellement percuté le gendarme Éric Comyn à Mougins (Alpes-Maritimes), avait un peu plus d'un gramme d'alcool dans le sang au moment de son interpellation, près de huit heures après les faits. "L’ensemble des peines auxquelles il a été condamné ont été exécutées", a souligné le parquet.
Gendarme tué à Mougins : le suspect avait déjà été interpellé deux fois pour conduite en état d'ivresse
Le chauffard a été filmé au moment où il percute mortellement l'adjudant Éric Comyn. (capture écran vidéo / DR)
Par Actu17
Le jeudi 29 août 2024 à 17:18

L'homme de 39 ans soupçonné d'avoir mortellement percuté l'adjudant Éric Comyn à Mougins (Alpes-Maritimes) lundi soir avait 1,09 gramme d'alcool par litre de sang au moment de son interpellation, à Cannes, près de huit heures après les faits, rapporte BFMTV. Une information confirmée de source proche de l'enquête. Il a, en outre, déclaré durant sa garde à vue avoir "consommé de l'alcool" avant de prendre le volant, mais également avoir "percuté le gendarme involontairement et, pris de panique, avoir quitté les lieux".

Le suspect a été mis en examen ce mercredi des chefs de "meurtre sur une personne dépositaire de l’autorité publique" et "refus d'obtempérer", avant d'être placé en détention provisoire.

Dix condamnations

Le parquet de Grasse a détaillé ce jeudi les dix précédentes condamnations du suspect, un ressortissant cap-verdien en situation régulière sur le territoire français. Il avait été interpellé deux fois pour conduite en état d’ivresse et/ou sous stupéfiants. Six des condamnations concernent des infractions à la circulation routière, "les quatre autres étant des atteintes aux personnes", précise-t-on. "L'ensemble des peines auxquelles il a été condamné ont été exécutées (amende payée, travail d’intérêt général exécuté, jours-amende payés, suspension de permis réalisée)".

Concernant les faits du 9 août 2017, "de conduite d'un véhicule en état d’ivresse et sous stupéfiants, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Grasse le 9 mai 2018 à la peine de deux mois d'emprisonnement, exécutés sous la forme d’une détention à domicile sous surveillance électronique", détaille le parquet.

Installez l'appli Actu17 pour suivre l'actualité en direct et recevoir les alertes en temps réel.

"Le 23 septembre 2023, le mis en examen est interpellé pour conduite en état d’ivresse. Cette procédure a fait l’objet d’une composition pénale. Sur réquisition du parquet, le juge a rendu une ordonnance validant les mesures suivantes : suspension du permis de conduire pour une durée de 4 mois et versement une amende de 600€. Un rendez-vous judiciaire était prévu le 12 septembre 2024 pour mise à exécution de la décision ordonnée", poursuit la même source. "Concernant le retrait des points sur le permis de conduire, ce dernier a lieu lorsque le condamné a exécuté l’ensemble des mesures et que le greffe de l’exécution des peines transmet un document en attestant à la préfecture".

Un changement de voie et une accélération

Le moment où l'adjudant Éric Comyn a été tué a été filmé par au moins deux caméras de vidéoprotection. Des images particulièrement violentes sur lesquelles on aperçoit le chauffard arrivant sur la voie de gauche, puis passer soudainement sur la voie de droite, avant d'accélérer et de percuter très violemment le gendarme, qui est décédé peu après malgré l'intervention des secours.

La veuve d'Éric Comyn, Harmonie, s'est exprimée lors d'une cérémonie devant la mairie de Mandelieu-la-Napoule, ce mercredi matin. "La France a tué mon mari", a-t-elle répété. "Je remercie ma tendre France d'avoir tué mon époux. (...) La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme, son excès de tolérance".