Le mardi 23 mai 2023 à 17:19 - MAJ mardi 23 mai 2023 à 17:30
L'horreur s'est abattue sur le CHU de Reims lundi, lorsqu'une infirmière de 37 ans, Carène Mezino, a été poignardée à mort et une secrétaire médicale gravement blessée dans une attaque au couteau. Tous les hôpitaux ont observé une minute de silence ce mercredi à midi, comme l'a demandé le ministre de la Santé, François Braun.
L'agresseur présumé, Franck F., un homme de 59 ans connu pour ses troubles psychiatriques, a été interpellé peu après les faits et placé en garde à vue. Suite au décès de la victime, l'enquête a été requalifiée des chefs d'"assassinat" et "tentative d'assassinat". Franck F. était déjà connu pour une précédente attaque à l'arme blanche survenue il y a six ans.
En juin 2017, l'homme était résident de l’ESAT (établissement et service d’aide par le travail) du Meix-Tiercelin (Marne). Dans cette structure dédiée à l’accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiques, il avait poignardé quatre membres du personnel "sans raison apparente" rapporte L'Union. Une infirmière, un animateur, une aide-soignante et un chef de service avaient été touchés par cette agression soudaine. Une des victimes avait été gravement blessée à un poumon et avait dû être hospitalisée.
Laissé libre sans contrôle judiciaire
Au moment de ces faits, l'homme résidait dans l'établissement depuis plus de deux décennies. "Il a perdu le contrôle de lui-même", avait déclaré à l'époque le président de l’association qui gère l’établissement. "Il avait rencontré le médecin psychiatre la veille avec sa petite amie qui vivait là également et tout allait bien".
Suite à cette attaque, le quinquagénaire avait été mis en examen pour "violences aggravées", sans pour autant être placé sous contrôle judiciaire. Après cinq ans d’enquête, le juge d'instruction avait envisagé de déclarer l'accusé pénalement irresponsable, son discernement ayant été considéré comme aboli au moment des faits. Le dossier avait été transmis au procureur de la République pour éventuellement être soumis à la chambre de l’instruction de la cour d’appel. Une décision devait être prise lors d'une audience prévue ce vendredi matin.
Il aurait évoqué l'intention de «se venger»
L'homme, souffrant de "troubles sévères" selon le procureur de la République de Reims, et faisant l’objet d’une mesure de curatelle renforcée, était médicalement suivi de longue date. Tout comme pour l'attaque de 2017, l'agresseur "semble avoir agi sans mobile apparent", a indiqué le magistrat, Matthieu Bourrette. L'homme, qui était suivi au service de psychiatrie adjacent à l'unité de médecine du travail où l'attaque a eu lieu, s'est introduit dans le vestiaire du personnel. C'est là qu'il a pris pour cibles Carène Mezino, l'infirmière, et une secrétaire médicale.
Au moment de son interpellation par les policiers dans la cour de l'hôpital, le suspect aurait notamment reconnu avoir porté plusieurs coups de couteau aux victimes, et en vouloir au personnel médical, évoquant sa volonté de "se venger", comme l'a révélé Actu17 ce mardi matin. Franck F. pourrait être déféré ce mercredi en vue de sa mise en examen.