Le mardi 29 octobre 2024 à 18:29 - MAJ mardi 29 octobre 2024 à 18:42
Le meurtrier présumé de la jeune Philippine à Paris, Taha Oualidat, actuellement en détention en Suisse, a accepté son extradition vers la France, a annoncé son avocate à BFMTV ce mardi. Le ressortissant marocain de 22 ans devrait maintenant être transféré vers la France d'ici quelques jours, avant d'être présenté à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen.
Lors de sa première audition devant un procureur de Genève, le 16 octobre, Taha Oualidat avait déclaré qu'il refusait son extradition vers la France. Le suspect a donc changé d'avis. "Il a pris cette décision après une discussion avec moi", a déclaré Me Florence Yersin, son avocate suisse, à la chaîne d'informations. "Il savait qu'il aurait pu faire des recours pendant des mois", mais il a fait le choix "d'avancer sur la procédure française et de ne pas la retarder". Me Florence Yersin a également précisé que son client n'avait "pas été interrogé" concernant l'enquête sur le meurtre de Philippine.
Le 21 septembre, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour "viol et homicide" après la découverte du corps de Philippine, étudiante de 19 ans à l'université Paris-Dauphine, retrouvé enseveli dans le bois de Boulogne. Taha Oualidat a été interpellé le 24 septembre à la gare principale de Genève. Il avait été localisé quelques heures plus tôt par les policiers, en Haute-Savoie.
Taha Oualidat était déjà connu des services de justice en France. Arrivé dans l'hexagone depuis l'Espagne en 2019 alors qu'il avait 17 ans, il avait bénéficié d'un visa touristique et avait été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance du Val-d'Oise, en raison de sa minorité. Peu après son arrivée, il avait été condamné en 2021 à sept ans de prison pour le viol d'une étudiante de 23 ans, commis sur un sentier forestier à Taverny (Val-d'Oise), quelques mois après son arrivée sur le territoire français. Il avait été identifié grâce à son ADN par les enquêteurs de la Sûreté départementale du Val-d'Oise. Il avait été libéré en juin 2024, en fin de peine, après avoir passé près de cinq ans en prison.
À sa sortie, Taha Oualidat avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz, dans l'est de la France, en vue de son expulsion. Il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis le 18 juin. Le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention (JLD) avait ordonné son assignation à résidence dans un hôtel de l'Yonne, avec une obligation de pointage. Il ne se présentera jamais à cet hôtel. Le 6 septembre, un laissez-passer consulaire du Maroc avait été émis pour permettre son expulsion, mais il était déjà en fuite et faisait l'objet d'une fiche de recherche.