Le dimanche 4 juin 2023 à 19:42
Un chauffard a percuté et grièvement blessé un policier de la brigade anticriminalité (BAC) sur une voie rapide, au niveau de Châtelaillon, près de La Rochelle (Charente-Maritime), dans la nuit du 26 et au 27 mai dernier, avant de prendre la fuite. La victime a été évacuée à l'hôpital avec une fracture de la jambe, notamment. Son incapacité totale de travail (ITT) est évaluée à 75 jours, à ce stade. "Il passe des moments difficiles, avec des douleurs encore très présentes et des nuits par conséquent courtes", confie une source policière.
Au moment du drame, les policiers étaient en train de sécuriser la zone sur cette 2x2 voies. Ils venaient d'intercepter une automobiliste qui circulait à contresens sur la voie rapide, évitant ainsi un accident aux conséquences dramatiques. Cette dernière était en état d'ébriété. C'est le fonctionnaire qui s'était placé en amont du véhicule, pour prévenir les autres usagers de la route, qui a été percuté.
Il affirme «avoir pris peur»
Alors que les enquêteurs avaient lancé un appel, un suspect âgé de 25 ans s'est présenté à la police ce vendredi avant d'être placé en garde à vue comme révélé par CNews. Durant ses auditions, il a indiqué "avoir pris peur" au moment du drame, selon le parquet de La Rochelle. "Inconnu des forces de l’ordre, très bien intégré socialement, sujet à aucune addiction", précise la même source, évoquant une "faute d'imprudence" du jeune homme qui a néanmoins senti "qu’il venait de percuter une masse", alors qu'il était en train de doubler un autre véhicule.
Une information judiciaire a été ouverte dans ce dossier, des chefs de blessures involontaires aggravées d’un délit de fuite. Le jeune suspect a quant à lui été remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec l'interdiction de conduire et une obligation de soins.
«C'est en prison qu’il aurait dû finir»
Le syndicat Alliance Police Nationale a fait part de son mécontentement quant à la décision de remettre en liberté l'auteur présumé des faits. "Le chauffard qui s’est livré aux enquêteurs quelques jours après avoir percuté notre collègue a été libéré sous contrôle judiciaire. Nous en prenons acte dans l’attente des résultats de l’enquête", explique Éric Marrocq, secrétaire national délégué de l'organisation.
"Cette décision ne donne pas un bon signe : d’un côté un policier blessé gravement, éloigné de son travail pour plusieurs mois, de l’autre, un conducteur qui a fui délibérément, et a réfléchi pendant quelques jours avant d’assumer son geste. C'est en prison qu’il aurait dû finir", estime-t-il.