Refus d'obtempérer à Paris : les trois policiers remis en liberté sans charge à ce stade des investigations

Une information judiciaire devrait être ouverte dans la journée.
Refus d'obtempérer à Paris : les trois policiers remis en liberté sans charge à ce stade des investigations
Les policiers ont fait feu à plusieurs reprises pour stopper un chauffard dans le XVIIIe arrondissement de Paris. (Clément Lanot / CLPress)
Par Stéphane Cazaux
Le mardi 7 juin 2022 à 14:16 - MAJ mardi 7 juin 2022 à 14:41

Fin de garde à vue pour les trois policiers, deux hommes et une femme, qui ont ouvert le feu au cours d'une intervention durant un refus d'obtempérer ce samedi matin dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Ces derniers sont laissés libres sans charge à ce stade des investigations. Ils ne seront donc pas mis en examen dans cette affaire ce mardi. Une information judiciaire devrait néanmoins être ouverte dans la journée.

Les trois fonctionnaires avaient été placés en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), pour "violences ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique, et violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique".

Vers 11 heures samedi matin, un homme de 38 ans sans permis au volant d'une Peugeot 207 a refusé de s'arrêter lorsqu'un équipage de policiers à vélo lui a ordonné. Il a accéléré mais s'est retrouvé coincé dans la circulation un peu plus loin, au niveau de la rue Custine, au carrefour avec la rue Doudeauville. L'homme a refusé d'ouvrir sa portière et aurait redémarré, fonçant sur les forces de l'ordre qui ont ouvert le feu à une dizaine de reprises.

La passagère de 21 ans, touchée à la tête, est décédée des suites de ses blessures. Le chauffard a quant à lui été grièvement blessé mais son état de santé s'est depuis amélioré. Les deux personnes qui étaient assises à l'arrière du véhicule n'ont pas été blessées.

Au moment des faits, le chauffard se trouvait dans un régime de semi-liberté et était en "permission long week-end". Il était alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants. Ce dernier est par ailleurs bien connu des services de police : son nom apparaîtrait près de 80 fois au fichier de traitement d'antécédents judiciaires (TAJ) d'après une source proche du dossier.

Les policiers «n’ont rien à cacher»

"Après deux jours de garde à vue au cours desquels mes clients ont pleinement coopéré avec les enquêteurs, ils sortent libres de toute charge et peuvent rentrer embrasser ceux qui leur sont chers", réagit l'avocat des trois policiers, Maître Laurent-Franck Lienard, à Actu17. "L’enquête va se poursuivre sous une autre forme et ils donneront tous les éléments de réponse afin que la vérité se manifeste pleinement. Ils n’ont rien à cacher et démontreront leur respect des règles et la légitimité de leur action".

Dans cette affaire, une seconde enquête du chef de "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique" a été confiée au deuxième district de police judiciaire (DPJ). Le chauffard a été placé en garde à vue ce lundi mais la mesure a été levée peu après. Il ne pouvait pas être interrogé au vu de son état de santé.