Sevran : Le policier à l'origine du tir mortel placé en garde à vue à l'IGPN

Le fonctionnaire n'avait pas été entendu par les enquêteurs de l'IGPN jusqu'à présent, étant sous le choc.
Sevran : Le policier à l'origine du tir mortel placé en garde à vue à l'IGPN
Illustration. (PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le jeudi 31 mars 2022 à 01:28

Le policier de 32 ans qui a ouvert le feu sur un homme au volant d'une fourgonnette volée ce samedi à Sevran (Seine-Saint-Denis), a été placé en garde à vue "du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aggravé par sa qualité de personne dépositaire de l’autorité publique et par l’usage d’une arme" ce mercredi en début d'après-midi dans les locaux de l'inspection générale de la police nationale (IGPN), en charge de l'enquête, a annoncé le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathias. Le fonctionnaire, sous le choc, n'avait pas été entendu jusqu'à présent.

Le jour des faits, un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) a tenté de contrôler le conducteur de cette fourgonnette de type Volkswagen Transporter à Aulnay-sous-Bois vers 12h30, qui avait été volée un peu plus tôt dans la journée. Le suspect était au volant, arrêté à un feu rouge. "Un policier s'est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer, a fait usage de son arme - un seul coup de feu - au moment où la camionnette redémarrait brusquement", avait indiqué le magistrat dans un précédent communiqué.

Un différend concernant de l'argent dû

Le défunt, Jean-Paul Benjamin dit "JP", 33 ans, était un chauffeur-livreur indépendant qui travaillait pour un prestataire d'une plateforme de livraison de colis. Le jour du drame, il serait allé réclamer son argent à la personne avec qui il travaillait, qui ne lui aurait pas versé. Face à son débiteur qui refusait de lui remettre, "JP" aurait alors décidé de lui dérober l'un de ses véhicules. L’entrepreneur est alors allé déposer plainte au commissariat. "JP" était connu des services de police pour une trentaine de faits entre 2003 et 2015, notamment pour "vol" et "recel". Après sa sortie de prison, il avait ouvert, avec sa compagne, sa propre entreprise de livraison et travaillait avec des sous-traitants d’Amazon. L'homme, père de deux enfants, était bien connu dans le quartier des Beaudottes à Sevran et envisageait d'aller vivre au Canada avec sa famille.

La suite des investigations permettra de déterminer les circonstances précises de cette intervention et ce coup de feu qui a conduit au décès du trentenaire. Les avocats de la famille de "JP", Me Steeve Ruben, Me Philippe-Henry Honegger et Me Arié Alimi, ont annoncé avoir déposé à Bobigny une plainte avec constitution de partie civile pour meurtre. Une marche blanche aura lieu ce samedi matin à 11 heures, à Sevran.