Le vendredi 16 février 2024 à 19:29 - MAJ vendredi 16 février 2024 à 19:48
Socayna, une étudiante de 24 ans, a été tuée par une balle perdue à Marseille, il y a près de cinq mois, alors qu'elle se trouvait à son domicile, dans le 10e arrondissement de Marseille. Un adolescent de 16 ans, soupçonné d’être le tireur, a été mis en examen ce vendredi pour "assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs". "La personne actuellement déférée serait le tireur", avait indiqué un peu plus tôt dans l'après-midi le procureur de la République Marseille, Nicolas Bessone, lors d’une conférence de presse, précisant que le suspect était âgé de 15 ans au moment des faits, et pour l’heure "peu connu" de la justice.
Chez la compagne du suspect, les enquêteurs ont découvert une Kalachnikov, un arme de poing de calibre 9mm, des munitions de même calibre et neuf téléphones. Le procureur a évoqué "un rajeunissement très fort des membres du narcotrafic". Trois autres suspects ont été interpellés dans ce coup de filet qui a eu lieu ce lundi matin, avec l'appui de l'antenne du RAID de Marseille. Les investigations ont été menées par la brigade criminelle et leurs collègues de la brigade de recherche et d'intervention (BRI).
La jeune femme, étudiante en droit, avait été mortellement touchée d'une balle dans la tête, le 10 septembre 2023, vers 23 heures. La munition avait traversé le contre-plaqué de bois situé en dessous de la fenêtre de sa chambre. Au moment du drame, elle se trouvait avec sa mère, dans leur appartement situé au 3e étage d'un immeuble de la cité Saint-Thys. En état de mort cérébrale, elle avait été transférée à l’hôpital où elle était finalement décédée deux jours plus tard.
Les enquêteurs avaient découvert à l'extérieur, sur le lieu des tirs, 23 étuis de calibre 7,62 et l'un de calibre 9 mm. Un point de deal avait vu le jour durant l'été dans cette cité. Trois autres appartements avaient été touchés par des tirs, par chance sans faire d'autre victime.
«Elle était en train de travailler sur son ordi»
"Ma fille a pris une balle dans la tête dans sa chambre, en pyjama, elle était en train de travailler sur son ordi. Qui peut expliquer ça ?", avait réagi la mère de Socayna, Layla, peu après le drame. "J'ai vu ma fille par terre. Le sang, c'était une rivière (...) Son visage était déformé, on n’arrivait pas à le voir. Je n’arrive pas à comprendre, à avaler…".
Parmi les 49 morts en 2023 à Marseille, sur fond de trafics de stupéfiants, quatre victimes collatérales avaient été recensées, dont Socayna.