Le mercredi 13 septembre 2023 à 15:38
Dimanche en fin de soirée, dans la cité de Saint-Thys de Marseille (10e), Socayna, une étudiante de 24 ans, a été tuée par une balle perdue. Au cœur de cette tragédie, sa mère, Layla, a partagé son chagrin et son incompréhension, auprès du Parisien et de BFMTV.
"J’ai perdu ma fille, j’avais tout donné pour elle", a déclaré Layla, effondrée, quelques jours après avoir perdu sa fille. Accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH), Layla, 59 ans, élevait seule ses deux filles. "Ma fille était très gentille, toujours dans sa chambre à travailler pour ses études, toujours dans les livres", témoigne-t-elle, au sujet de Socayna, en deuxième année de droit, qui avait récemment repris ses études après avoir travaillé dans la téléphonie.
Le soir du drame, Layla et sa cadette se trouvaient à domicile. "On a entendu des tirs, au début je croyais que c'était des pétards mais c'était fort. On est allées voir à la cuisine, j'ai eu peur... J'ai vu ma fille par terre. Le sang, c'était une rivière", raconte la mère, encore sous le choc. "Son visage était déformé, on n’arrivait pas à le voir. Je n’arrive pas à comprendre, à avaler…".
«Même la police ne peut rien faire»
Layla dénonce la détérioration des conditions de vie dans la cité, autrefois calme. "On n’est pas en sécurité, on a peur tout le temps. Ce sont des gens qui me font peur. On téléphone à la police et même la police ne peut rien faire, c'est la vérité", affirme-t-elle. Elle pointe du doigt l'insécurité grandissante liée au trafic de drogue. "Ce n'est pas en Colombie, c'est en France", ajoute la mère, anéantie.
"Ils m'ont enlevé ma fille (...) Il n'y a plus de sécurité"
La mère de Socayna, victime collatérale d'une fusillade à Marseille, témoigne sur @BFMTV pic.twitter.com/Z3YUXLguRA
— BFMTV (@BFMTV) September 13, 2023
Elle se souvient également des ambitions de sa fille : "Elle avait des projets d’aller s’installer à Lyon pour ses études". Pour Layla, la vie a perdu son sens : "Ils ont enlevé ma fille. Ils ont enlevé la vie de ma fille. La vie pour moi c'est fini, je n'ai plus rien".
«L'argent est le moteur de tout ça»
Ce drame intervient dans un contexte d'escalade de la violence à Marseille. La préfète de police, Frédérique Camilleri, interrogée par Le Parisien, a admis les tensions actuelles dans plusieurs cités de la ville, liées au trafic de stupéfiants. Elle souligne qu'"il y a eu la déstabilisation d’un certain nombre de réseaux, ce qui peut créer aussi des guerres de territoires. L'argent est le moteur de tout ça, ils cherchent toujours de nouveaux territoires à conquérir".