Tentative d'égorgement d'un chauffeur de taxi près du Mans : l'auteur présumé, radicalisé, écroué

Quatre personnes ont été mises en examen ce lundi après la tentative d'égorgement d'un chauffeur de taxi à La Ferté-Bernard, près du Mans (Sarthe). Parmi elles, l'auteur présumé de cette tentative d'assassinat, D.R., âgé de 30 ans et radicalisé. Il a été placé en détention provisoire, tout comme deux autres suspects.
Tentative d'égorgement d'un chauffeur de taxi près du Mans : l'auteur présumé, radicalisé, écroué
Illustration. (Alexandre Marchi / PhotoPQR / Maxppp)
Par La Rédaction
Le mardi 23 juillet 2024 à 01:47 - MAJ mardi 23 juillet 2024 à 12:17

Quatre personnes ont été mises en examen ce lundi après la tentative d'égorgement d'un chauffeur de taxi la semaine dernière à La Ferté-Bernard, près du Mans (Sarthe), dont l'auteur présumé de cette tentative d'assassinat, D.R., âgé de 30 ans et radicalisé. Le jeune homme, récemment sorti de prison, a été mis en examen du chef de "tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste" notamment. Ce dernier ainsi que deux autres suspects ont été placés en détention provisoire, tandis que le quatrième a été laissé libre sous contrôle judiciaire, a indiqué le Parquet national antiterroriste (PNAT) dans la nuit de lundi à mardi.

Dans son communiqué, le PNAT précise que douze personnes au total ont été interpellées au cours des investigations, dans ce dossier. Les gardes à vue de huit des suspects ont été levées et ils ne font pas l'objet de poursuites à ce stade.

D.R. "était sorti du centre pénitentiaire d’Alençon- Condé-sur-Sarthe le 26 juin 2024 où il était détenu depuis près de 3 ans en exécution de peines prononcées pour des faits de droit commun", détaille le parquet national antiterroriste. "Au cours de sa détention, il développait une idéologie radicale conduisant à sa prise en charge dans un quartier de prévention de la radicalisation violente".

"Au regard de ces éléments de radicalisation, une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance lui avait été notifiée à sa sortie de prison par le ministère de l'intérieur et des outre-mer lui imposant de se présenter quotidiennement au commissariat de police proche de son domicile", peut-on lire.

Il avait prévu «une action violente dans des lieux publics au Mans»

Les enquêteurs sont parvenus à déterminer que "dans les jours précédant les faits, l'auteur avait acquis des armes en vue de commettre une action violente au nom de l'idéologie djihadiste de l'État islamique dans des lieux publics au Mans". Le suspect a effectué "des repérages" et a finalement "renoncé à son projet", avant de "s'orienter vers l'attaque d'une entreprise". "C'est dans ces circonstances que le 16 juillet 2024, il se munissait de deux armes à feu et de munitions, d’un couteau, d’une feuille de boucher ainsi que de scotch. Il appelait une centrale de réservation pour être pris en charge par un taxi", décrit le PNAT. "Sous la menace d’une arme de poing, il exigeait du chauffeur de taxi qu'il se rende dans un endroit isolé de La Ferté-Bernard, où il l’entravait avec de l’adhésif. Si la victime expliquait la plaie constatée au cou par la tentative de l’auteur de l’égorger, ce dernier soutenait qu’il s’agissait d’une blessure accidentelle due à un mouvement de défense de la victime". Le chauffeur de taxi est parvenu à échapper à son agresseur "dans des circonstances qui restent à préciser".

Selon une source proche du dossier, l'agresseur était au téléphone avec une tierce personne, à qui il racontait ce qu'il était en train de faire, lorsqu'il a tenté de tuer la victime. L'homme a été interpellé à été interpellée à Poissy (Yvelines), dans la nuit de jeudi à vendredi après une traque de 48 heures.

Une femme qui semble «partager son idéologie, le prenait en charge»

"L'auteur soupçonné prenait ensuite la fuite à bord du taxi. Au petit matin, il prenait un train en direction des Yvelines, où une amie, avec qui il était en lien depuis plusieurs années et qui semblait partager son idéologie, le prenait en charge, lui trouvant notamment un logement pour se dissimuler", poursuit le communiqué.

D.R. a été mis en examen ce lundi des chefs d'arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire en relation avec une entreprise terroriste, tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, vol avec arme en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes visés au 1° de l'article 421-1 du code pénal.

Le second suspect, un homme "soupçonné d’avoir contribué à la fourniture des armes a été mis en examen du chef d’association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes visés au 1° de l'article 421-1 du code pénal", Il a lui aussi été placé en détention provisoire. La femme ayant aidé D.R. dans sa fuite "et étant soupçonnée d’avoir partagé avec lui un projet de départ pour rejoindre une organisation terroriste a été mise en examen des chefs d’association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes visés au 1° de l'article 421-1 du code pénal". Cette dernière a également été écrouée.

Le quatrième suspect a été mis en examen "du chef d'abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne".

Les investigations dans ce dossier ont été confiées à la Sous-direction antiterroriste (SDAT), en tant que service coordonnateur, à la Direction nationale de la police judiciaire (DNPJ), à la Direction zonale de la police nationale (DZPN) de l'Ouest, et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).