Le jeudi 11 avril 2024 à 11:58
Jamilah Habsaoui, maire d'Avallon (Yonne) et conseillère régionale déléguée en charge de la ruralité de Bourgogne-Franche-Comté, a été mise en examen ce mercredi 10 avril, avec cinq autres suspects, suite à la découverte de 70 kg de cannabis et près d'un kilo de cocaïne, "principalement" au domicile de l'édile, a annoncé le parquet d'Auxerre. Cinq des suspects, y compris la maire et deux de ses frères, ont été placés en détention provisoire, tandis que le dernier a été placé sous contrôle judiciaire.
L'ouverture d'une information judiciaire pour "trafic et détention de stupéfiants" fait suite à une enquête préliminaire ouverte en octobre 2023. Le procureur a indiqué que cette enquête visait spécifiquement "à mettre en cause deux frères de Jamilah Habsaoui comme pouvant se livrer à l'achat et la revente de manière habituelle de produits stupéfiants à partir du domicile de leur sœur". En plus des stupéfiants, les forces de l'ordre ont découvert 7143 euros en espèces et deux lingots d'or lors des perquisitions. Bien que l'enquête initiale ait évoqué la saisie d'une vingtaine de lingots d'or, des investigations ultérieures ont révélé que la majorité étaient des contrefaçons.
Suite à ces mises en examen, Marie-Guite Dufay a annoncé la suspension de la délégation de Jamilah Habsaoui au sein du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. "J’acte sa mise en retrait de notre groupe politique", a-t-elle déclaré, tout en appelant "au respect de sa personne, qui fait l’objet d’une campagne haineuse sur les réseaux sociaux ces derniers jours, souvent basée sur ses origines".
Elle «n'était au courant de rien»
Rachid Habsaoui, l'un des frères de la maire, a cherché à la dédouaner de toute implication dans le trafic. Son avocat, Me César Lauwerie, a affirmé au Figaro : "Mon client est formel, ces stupéfiants ont été entreposés par lui-même, à l'insu de sa sœur et sans son consentement. Celle-ci n'était donc au courant de rien". Rachid Habsaoui, 51 ans, qui est employé comme soudeur sur les lignes TGV depuis dix ans, a reconnu avoir utilisé une partie de la résidence familiale pour stocker les stupéfiants.
Les investigations se poursuivent afin de déterminer précisément le rôle de chacun des suspects dans cette affaire.