Le lundi 15 septembre 2025 à 22:42
Trois membres du collectif poitevin Coloc' Drag ont été violemment pris à partie samedi 13 septembre au soir, place Notre-Dame à Poitiers (Vienne). L'une des drag-queens, Abby, a été blessée au visage par un jet de verre et a dû recevoir 13 points de suture. Le collectif dénonce une agression à caractère LGBTphobe. Un suspect âgé de 17 ans a été interpellé ce lundi avant d'être placé en garde à vue, a appris Actu17.
Selon le récit publié par le collectif sur ses réseaux sociaux, deux drag-queens sortaient du parking Notre-Dame vers 19h30, en revenant d'un shooting photo, lorsqu'elles ont été insultées et moquées par un groupe de jeunes hommes installés à la terrasse d'un bar. Après avoir répondu aux provocations, elles auraient été suivies à l'intérieur de l'établissement par un individu qui a tenté de faire sortir une artiste pour "régler ça entre hommes". La direction du bar a dû intervenir pour demander à ce groupe de quitter les lieux.
«Trois mois de cicatrisation»
Quelques minutes plus tard, les agresseurs seraient revenus. C'est à ce moment qu'Abby a reçu un morceau de verre au visage, sectionnant la paroi de son nez. Elle a été conduite aux urgences pour subir une intervention chirurgicale. Ses blessures ont nécessité 13 points de suture et entraînent plusieurs mois de convalescence. Dans un message publié dimanche matin sur Instagram, Ludmila Stardust relate : "Trois mois de cicatrisation et trois mois d'arrêt du drag, ainsi que des ITT à gogo. C'était sa première agression physique en drag, ça constitue un choc psychologique profond".
Une enquête a été ouverte dans cette affaire. Selon nos informations, les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ont interpellé un adolescent de 17 ans en début de soirée ce lundi. Domicilié à Poitiers, le suspect aurait reconnu avoir jeté une bouteille en verre sur la victime. L'adolescent était en fugue et faisait l'objet d'une fiche de recherche, précise une source proche de l'enquête.
La maire de Poitiers, Léonore Moncond'huy, a exprimé son soutien aux victimes et condamné "un discours de haine qui se banalise en France et dans le monde". Le collectif rappelle qu'il avait déjà été pris pour cible en 2024.