Agriculteurs en colère : 66 interpellations après le blocage de la place de l'Étoile à Paris

Ce vendredi matin, la capitale a été le théâtre d'une mobilisation surprise des agriculteurs, menée par la Coordination rurale, qui a entraîné le blocage de la place de l'Étoile et de l'autoroute A4, provoquant d'importants ralentissements. Les policiers ont interpellé 66 personnes.
Agriculteurs en colère : 66 interpellations après le blocage de la place de l'Étoile à Paris
Des agriculteurs ont bloqué la place de l'Étoile en fin de nuit ce vendredi, à Paris. (Remy Buisine)
Par Actu17
Le vendredi 1 mars 2024 à 10:27

Une manifestation surprise organisée par des membres de la Coordination rurale a eu lieu ce vendredi matin, provoquant un important blocage sur la place de l'Étoile à Paris et sur l'autoroute A4. Les agriculteurs, déterminés à faire entendre leur voix, sont arrivés vers 4 heures du matin et ont disposé des ballots de paille autour de la place de l'Étoile, symbolisant leur colère. La Coordination rurale, troisième syndicat agricole du pays, avait annoncé sur les réseaux sociaux leur intention de "prendre symboliquement et pacifiquement l'Étoile" et de "converger vers Paris".

Sur la place de l'Étoile, huit tracteurs ont été repérés à 6 heures, et malgré les tentatives des forces de l'ordre pour libérer la chaussée, la situation a mené à 66 interpellations selon les chiffres de la préfecture de police, qui avait pris un arrêté interdisant les rassemblements dans le secteur. Les services de propreté ont par la suite nettoyé la place. Parallèlement, une opération escargot a perturbé la circulation sur l'autoroute A4, entraînant la fermeture partielle de cette dernière et des retards significatifs, avec jusqu'à 110 km de bouchons en Île-de-France.

«On est déterminés, on ne recule pas»

Les manifestants ont exprimé leur frustration face à la situation actuelle du secteur agricole. Frédéric Ferrand, un adhérent de la Coordination rurale, a déclaré sur BFMTV : "On est déterminés, on ne recule pas. Pour l'instant, il y a eu des discussions, mais il ne se passe rien, le blé sort d'Ukraine à 90 euros, arrive chez nous à 150, nos agriculteurs en demandent 200, vous voyez le problème".

La ministre déléguée à l'Agriculture et à la Souveraineté alimentaire, Agnès Pannier-Runacher, a réagi sur Sud Radio en soulignant que "tout le monde doit respecter la loi" et en affirmant que le gouvernement prend "des mesures très concrètes" pour soutenir le secteur agricole. Elle a reconnu la complexité de construire l'agriculture de demain dans un contexte de désorganisation géopolitique et de réchauffement climatique.

L'action de ce vendredi fait suite à plusieurs mobilisations d'agriculteurs autour de la capitale, notamment fin janvier, où des centaines de tracteurs avaient convergé vers Paris pour protester contre diverses préoccupations du secteur.