Alexandre Benalla, Vincent Crase et la cheffe de la sécurité de Matignon localisés au même endroit le 26 juillet.

L'enquête sur les enregistrement diffusés par Mediapart dans le cadre de l'affaire Benalla se poursuit. Les policiers ont découvert qu'Alexandre Benalla, Vincent Crase, ainsi que la l’ex-cheffe de la sécurité de Matignon ont été localisés dans le même secteur ce 26 juillet, tout comme le conjoint de cette dernière, Chokri Wakrim.
Alexandre Benalla, Vincent Crase et la cheffe de la sécurité de Matignon localisés au même endroit le 26 juillet.
Alexandre Benalla en septembre 2018. (DR)
Par Actu17
Le vendredi 1 mars 2019 à 19:28

Alexandre Benalla et Vincent Crase ont-ils rencontré Marie-Élodie Poitout et son conjoint ce 26 juillet ? Les enquêteurs n'en ont pas la preuve formelle mais l'étude de leurs téléphones portables montre qu'ils étaient dans le même périmètre ce soir là, dans le XVIe arrondissement de Paris, à proximité du domicile de la désormais ex-cheffe de la sécurité de Matignon, révèle Le Parisien.

Les policiers de la brigade criminelle cherchent à déterminer l'origine des enregistrements diffusés par Mediapart, qui affirme qu'ils datent de ce 26 juillet. A 12h01 ce jour là, le téléphone portable d'Alexandre Benalla a borné dans le même quartier que celui de la commissaire Poitout, là où elle réside.

Dans le même périmètre au même moment

Deux heures plus tard, c'est au tour du téléphone de Vincent Crase d'être localisé dans ce même endroit de Paris. Puis, à 19h46, les enquêteurs ont constaté que les téléphones de M. Benalla, M. Crase et Mme Poitout, bornaient encore dans ce quartier.

Une demi-heure après, celui du conjoint de la cheffe de la sécurité de Matignon, Chokri Wakrim, militaire des forces spéciales, à lui aussi été localisé près du domicile de cette dernière. Le travail des enquêteurs a montré que les téléphones d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase avaient été éteints au même moment.

Les quatre personnes se trouvaient donc dans un périmètre très proche, mais cette précision ne permet pas non plus d'affirmer que ces derniers étaient ensemble, le bornage d'un téléphone ne donnant une précision que dans un périmètre de quelques rues.

Une rencontre avec Alexandre Benalla le 30 juillet

La commissaire Poitout a affirmé le 5 février devant les enquêteurs qu'elle avait accueilli Alexandre Benalla le 30 juillet au soir, selon RTL, et non le 26. La désormais ex-cheffe de la sécurité de Matignon qui a souhaité démissionner après l'apparition de son nom dans le cadre de cette enquête, a ajouté qu'elle ne connaissait pas Vincent Crase, précisant que celui-ci n'était jamais venu à son domicile.

Le 15 février, Chokri Wakrim a donné la même version que celle de sa conjointe. Ce dernier qui a depuis été suspendu, a expliqué qu'il avait rencontré Vincent Crase par l'intermédiaire d'Alexandre Benalla.

Interrogés le 19 février sur la localisation de leurs téléphones le 26 juillet, Alexandre Benalla et Vincent Crase ont choisi de garder le silence.

L'expertise n'a pas formellement confirmé l'authenticité des enregistrements

Selon le compte rendu de l'expert qui a travaillé sur les enregistrements fournis par Mediapart, il ne s'agit pas d'écoutes téléphoniques et ont pu "être réalisés par un microphone tel que celui d’un smartphone" a-t-il précisé. Ce dernier a ajouté qu'il était possible qu'un appartement ait été sonorisé.

L'expert estime par ailleurs qu'il pourrait s'agir de deux ou trois enregistrements distincts. Cinq extraits proviennent du même enregistrement, les deux autres pourraient provenir d'un ou deux autres.

Concernant les voix, l'expert n'est pas catégorique et explique que "quelques différences" apparaissent, nécessitant d’avantages d'investigations. Ce sont d'ailleurs ces doutes qui auraient poussé les magistrats de la Cour d'appel de Paris à remettre Alexandre Benalla et Vincent Crase en liberté ce mardi.

Ces derniers avaient en effet été placés en détention provisoire pour le non respect de leur contrôle judiciaire, les deux hommes ayant interdiction d'entrer en contact.

Mais ces enregistrements qui auraient pu s’avérer être un élément de preuve irréfutable, n'ont donc pas encore été authentifiés. Leur origine reste toujours indéterminée à ce stade.