Le jeudi 14 décembre 2023 à 06:00
Un homme a été mis en examen ce mercredi à Avignon (Vaucluse) avant d'être placé en détention provisoire, a-t-on appris auprès du parquet. En situation irrégulière sur le territoire français, cet Algérien qui serait âgé de 30 ans est soupçonné, ce lundi matin, d'avoir tenté de violer une jeune femme de 23 ans, avant d'amener de force une collégienne de 14 ans dans un squat et de la violer.
Il était environ 8 heures lorsque les policiers en patrouille ont été requis par un homme dans la rue, sur l'avenue Monclar à Avignon. Ce dernier explique aux forces de l'ordre qu'une jeune femme vient d'être agressée. La victime est toujours présente sur place et raconte aux policiers ce qui lui est arrivée, alors qu'elle venait de déposer ses deux enfants à la crèche située non loin de là. "J’ai décidé de marcher pour aller prendre le tram dans le centre-ville. J’ai rapidement senti quelqu’un derrière moi, j’avais mes écouteurs", confie Sabrina, au Dauphiné.
«Il m'a dit : moi sexe»
Soudain, le suspect qui porte une capuche met la main sur la bouche de la jeune mère et sort un couteau de type Opinel. L'agresseur tente d'amener sa victime dans un lieu isolé, à l'abri des regards. Sabrina hurle "Aidez-moi ! Aidez-moi !". Son agresseur menace de la balafrer. "Il parlait mal le français, il parlait aussi dans un dialecte algérien. Je croyais que c’était pour l’argent. Et il m’a dit : 'Moi sexe !'", poursuit la victime, auprès de nos confrères. L'agresseur parvient à la faire chuter et la plaque au sol. Sabrina se débat comme elle peut. L'homme finit par comprendre qu'il n'arrivera pas à violer cette jeune femme et prend la fuite, après lui avoir dérobé son téléphone et son portefeuille.
Les policiers prennent en charge Sabrina et l'emmènent avec eux pour tenter de retrouver son agresseur dans le secteur, en vain. La victime dépose plainte et livre une description précise de l'auteur des faits.
Peu après, les forces de l'ordre reçoivent un appel au "17" : une collégienne de 14 ans a été aperçue par deux autres élèves dans la rue, en présence d'un inconnu, près de l'avenue Monclar, alors qu'elle semblait terrorisée. La description de l'homme en question correspond à celle de l'agresseur de Sabrina. Les policiers ne perdent pas une minute et se lancent à la recherche de cette mineure. "Elle était injoignable sur son téléphone et ne s'était pas présentée au collège", expose une source proche de l'enquête. L'adolescente finit par décrocher son téléphone et explique qu'elle a été agressée par un homme qui l'a conduite par la force dans une maison squattée, avant de la violer et de prendre la fuite. "Elle a été en mesure de communiquer une description détaillée de son agresseur, ce qui est toujours précieux dans ce genre de situation", poursuit la même source.
Les policiers l'avaient contrôlé quelques jours plus tôt
Le suspect a notamment plusieurs tatouages distinctifs et les policiers font le rapprochement avec un homme qui a fait l'objet d'un contrôle quelques jours plus tôt, à proximité du point de deal du Ponzo, dans la cité Monclar. Vers 11 heures, les forces de l'ordre se rendent à cet endroit et tombent sur l'auteur présumé qui se trouve dans le hall d'un immeuble. Il est immédiatement interpellé puis placé en garde à vue. Sur lui, le téléphone de Sabrina est découvert. Le mis en cause avait consommé de l'alcool au moment de son interpellation.
Durant ses auditions, il a nié les faits, et ce, malgré les éléments le mettant en cause et notamment le fait que les deux victimes l'ont formellement reconnu. "Il a d'abord déclaré être de nationalité libyenne pour brouiller les pistes, mais les enquêteurs l'ont rapidement identifié", souligne la même source.
Déféré au terme de sa garde à vue, l'auteur présumé a été présenté à un juge d'instruction qui l'a mis en examen, puis à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui a choisi de l'envoyer derrière les barreaux. Une information judiciaire a été ouverte des chefs de "tentative de viol" et "viol sur mineure de 15 ans", précise la procureure de la République d'Avignon, Florence Galtier, à Actu17.