Botulisme à Bordeaux : une femme décédée, huit personnes hospitalisées dont sept en réanimation

Un drame sanitaire secoue Bordeaux après une grave intoxication dans un restaurant. Une femme de 32 ans est décédée et huit personnes sont actuellement hospitalisées dont sept en réanimation. Les sardines en conserve, préparées artisanalement par le restaurateur, sont suspectées d'être à l'origine de cette épidémie de botulisme, une maladie neurologique rare mais potentiellement mortelle.
Botulisme à Bordeaux : une femme décédée, huit personnes hospitalisées dont sept en réanimation
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 13 septembre 2023 à 12:48

Grave intoxication à Bordeaux (Gironde). Une personne est décédée après avoir été intoxiquée dans un restaurant de la ville, le "Tchin Tchin Wine bar". Dix autres personnes ont également été touchées, dont huit qui sont hospitalisées entre Bordeaux et l’Île-de-France. Sept des patients sont en réanimation. La Direction Générale de la Santé suspecte des cas probables de botulisme, une maladie neurologique rare mais potentiellement mortelle.

Les autorités sanitaires ont indiqué que la plupart des patients étaient de nationalité étrangère (États-Unis, Canada, Allemagne) et avaient tous fréquenté l'établissement, entre le 4 et le 10 septembre dernier. La préfecture de Nouvelle-Aquitaine et l'Agence régionale de santé (ARS) ont précisé dans un communiqué que les aliments suspectés étaient des "conserves de sardines faites maison par le restaurateur".

La jeune femme décédée à Paris, suite à cette intoxication, était âgée de 32 ans, selon Sud Ouest. Son mari, également symptomatique, a été hospitalisé et est actuellement en soins intensifs. Un autre cas d'intoxication a été détecté à Barcelone (Espagne).

«La paralysie respiratoire engage le pronostic vital»

Le docteur Benjamin Clouzeau, chef de pôle au service réanimation du CHU de Bordeaux, a déclaré que "la paralysie respiratoire engage le pronostic vital", mettant en lumière la gravité de la situation. Selon lui, la toxine peut rester très longtemps dans le corps, et certains patients pourraient nécessiter une intubation pendant plusieurs mois.

Le médecin a également mentionné à nos confrères que les premières analyses sanguines effectuées par l’Institut Pasteur auraient confirmé la présence de botule de type E, caractéristique du poisson. De plus, l'inspection de la Direction départementale de la protection de la population a relevé plusieurs manquements dans la maîtrise des techniques de pasteurisation et de stérilisation des conserves par le restaurant.

Les autorités sanitaires recommandent à toutes les personnes ayant fréquenté l'établissement pendant la période suspecte de consulter un médecin ou de contacter les services d'urgence en cas d'apparition de symptômes. La Direction départementale de la protection des populations (DDPP) a également effectué des prélèvements dans l'établissement, et les résultats sont attendus dans les jours à venir. Les tickets de carte bancaire ont également été récupérés pour tenter d'identifier de potentielles autres victimes.

Le docteur Clouzeau a précisé que "le gros de la vague est sans doute passé, mais on peut s’attendre à voir encore arriver des cas dans les prochaines 48 heures".