Bretagne : Après 36h de rave party sauvage, les teufeurs quittent les lieux, les gendarmes verbalisent

La majorité des fêtards qui ont participé à la rave party qui avait débuté dans la nuit du nouvel an près de Lieuron (Ille-et-Vilaine), ont quitté les lieux et le son a été coupé. De nombreuses personnes ont été verbalisées à leur départ, quand d'autres sont parvenus à partir par d'autres accès. Cette fête sauvage aura duré près de deux jours.
Bretagne : Après 36h de rave party sauvage, les teufeurs quittent les lieux, les gendarmes verbalisent
Les camions contenant la sono et le matériel ont quitté les lieux vers 7 heures. (image Clément Lanot)
Par Actu17
Le samedi 2 janvier 2021 à 10:36 - MAJ samedi 2 janvier 2021 à 12:20

Les gendarmes sont désormais sur place et les hangars qui ont servi de lieu de fête durant près de 36 heures, sont vides. Une rave party avait débuté dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier dans ces hangars situé près de Lieuron (Ille-et-Vilaine), au sud de Rennes. Près de 2500 teufeurs ont participé à cette fête sauvage, malgré le couvre-feu et la situation sanitaire liée au Covid-19.

Dans la nuit du nouvel an, les gendarmes avaient mis en place des barrages pour empêcher l'arrivée des fêtards mais les militaires ont été pris pour cible. Trois gendarmes ont été blessés par des jets de projectiles et l'un de leurs véhicules a été incendié. La fête s'est poursuivie toute la nuit et a continué ce vendredi.

Une situation qui a perduré et qui est à l'origine d'une polémique. "Ce rassemblement de zadistes fait honte à notre pays, à nos soignants mobilisés depuis des mois, à nos morts", s'est indigné le député LREM Florian Bachelier sur Twitter. "Puisse l’autorité judiciaire leur faire comprendre rapidement et radicalement le sens du mot responsabilité. L’État doit rétablir l’ordre public immédiatement". Les réactions ont également afflué sur les réseaux sociaux.

Une réunion a eu lieu vendredi soir au ministère de l'Intérieur. "Dès 22H hier soir sur mon instruction, les gendarmes ont coupé l’entrée des véhicules qui se rendaient à cette rave-party", a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans la soirée. "Toutes les sorties de véhicules sont contrôlées et systématiquement verbalisées", ajoute-t-il, précisant qu'il y a eu plus de 200 verbalisations. L'intervention des forces de l'ordre - qui n'aura donc pas eu lieu - était rendue difficile par le fait qu'il y avait plusieurs centaines de personnes. Le fait d'investir les lieux aurait pu être à l'origine de débordements et de blessés, ce que les autorités ont donc souhaité éviter.

"Les lieux sont ce soir accessibles sans le moindre contrôle"

La situation sur place était pour le moins différente comme l'ont constaté plusieurs journalistes. "Les lieux sont ce soir accessibles sans le moindre contrôle", a notamment expliqué Remy Buisine, journaliste pour Brut vers 2 heures du matin, précisant qu'il y avait "plusieurs milliers" de teufeurs encore sur les lieux. La fête sauvage a pris fin quelques heures plus tard, avant la levée du jour. La sono et les installations ont été démontées et les fêtards ont commencé à quitter les lieux vers 05h30 selon la préfecture.

"Plus de 1200 verbalisations" selon Gérald Darmanin

Les gendarmes ont réalisé de très nombreux contrôles qui ont conduit à la verbalisation des fêtards quittant les lieux. D'autres teufeurs sont partis par d'autres accès, en échappant aux gendarmes. « Il n'y a pas eu d'intervention des forces de l'ordre », a souligné la préfecture.

Il y a eu 450 verbalisations a annoncé la préfecture à 09h45. En fin de matinée, Gérald Darmanin a annoncé que "plus de 1200 verbalisations" avaient été dressées, ajoutant que "camion, matériel de sons et générateurs" avaient été saisis. "L’enquête se poursuit et les gendarmes poursuivent leurs investigations et leurs contrôles afin que cet événement illicite soit durement sanctionné".

« Les forces de sécurité intérieure, nombreuses cette nuit à ma demande et les contrôles intensifs mis en place, conduisent à l'arrêt de la rave party illégale à Lieuron sans violence. Nous poursuivons les contrôles et la verbalisation de chaque participant dès son départ du site », a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Les organisateurs sont et seront identifiés et poursuivis"

Une enquête a été ouverte par le parquet notamment pour : organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical, violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique, dégradation de biens d’utilité publique, dégradation du bien d’autrui en réunion, travail dissimulé, tenue illicite de débit de boisson et infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l’usage. Les investigations ont été confiées à la brigade de recherche de Redon.

"Les gendarmes, que je remercie pour leurs engagements, continuent minutieusement les contrôles et les verbalisations. Sous l’autorité du Procureur, une enquête judiciaire a été ouverte et les organisateurs sont et seront identifiés et poursuivis", a prévenu Gérald Darmanin sur Twitter. A 8 heures ce samedi matin, les hangars étaient vides.