Le mercredi 25 décembre 2024 à 16:21
Un conducteur de TGV a mis fin à ses jours ce mardi soir, en sautant de son train en marche alors qu'il circulait sur l'axe Paris-Lyon. Le drame s’est produit à Crisenoy (Seine-et-Marne). La SNCF a confirmé cette information ce mercredi, précisant que le système de sécurité automatique du train avait permis son arrêt immédiat.
Selon le parquet de Melun, les premières constatations orientent vers un acte volontaire : "Les premières constatations semblent conduire à penser à un acte de suicide du conducteur d’un train TGV après la découverte d’un corps sans vie". La SNCF a ajouté que "dès qu’il a abandonné son poste de conduite, les dispositifs d’arrêt automatique du train se sont activés et le train s’est arrêté automatiquement. La sécurité des passagers du train n’a été menacée à aucun moment, pas plus que la sécurité des circulations". Une enquête judiciaire a été ouverte pour recherches des causes de la mort, confiée à la gendarmerie de Melun. Parallèlement, la SNCF a annoncé l’ouverture d’une enquête interne.
«Ce dispositif de sécurité a fonctionné comme prévu»
L’arrêt du train a provoqué d’importantes perturbations sur la ligne à grande vitesse Sud-Est en pleine soirée du réveillon de Noël. Une dizaine de TGV ont été retardés, touchant plusieurs milliers de passagers. Certains trains ont accusé des retards allant jusqu’à cinq heures, notamment le TGV Inoui Bruxelles-Lyon n° 9844, l’Ouigo Paris-Lyon n° 7805, et le TGV Inoui Montpellier-Paris n° 6206. Le plan Pégase, destiné à gérer les afflux massifs de voyageurs dans des situations exceptionnelles, a été activé et levé à 3 heures mercredi matin. Les trains ont dû être redirigés vers des itinéraires alternatifs, allongeant encore les temps de trajet. La SNCF a exprimé sa tristesse face à ce "terrible drame" qui plonge dans le "deuil" la famille cheminote en ce jour de Noël.
La SNCF a précisé que le système de sécurité automatique, baptisé "Veille Automatique avec Contrôle du Maintien d’Appui" (VACMA), avait fonctionné comme prévu. Ce dispositif impose au conducteur d’appuyer et relâcher à intervalles réguliers une pédale ou un contacteur, garantissant ainsi sa vigilance. En cas d'inaction, une alarme sonore se déclenche, et à défaut de réponse, le train s’arrête automatiquement. "Dans le cas du drame d’hier, ce dispositif de sécurité a fonctionné comme prévu", a souligné la compagnie.
Bruno Rejony était une figure engagée
La victime, Bruno Rejony, âgé de 52 ans, était une figure bien connue dans la Loire, tant pour son engagement professionnel que syndical. Entré à la SNCF en 1997, il était conducteur de train et titulaire d’un mandat de représentant du personnel au sein de la CGT cheminots, indique Le Progrès. Il avait participé activement aux luttes pour la défense du service public ferroviaire et s'était récemment illustré dans les mobilisations contre la réforme des retraites.
La CGT cheminots de Saint-Étienne, encore sous le choc, a confirmé son rôle actif dans ces combats, tout en précisant que le syndicat s’exprimerait ultérieurement. Stéphane Collin, un proche militant, a reconnu que les mots manquaient face à une telle tragédie. Sur son profil Facebook, Bruno Rejony avait partagé des messages évoquant des difficultés personnelles. Dans sa dernière publication datée du 13 décembre, il avait écrit sur le thème de l'absence, accompagnée d’un cœur rouge brisé, témoignant d’un mal-être.
Une cellule psychologique a été mise en place par la direction régionale de la SNCF pour soutenir les agents touchés par cette perte brutale.