Le vendredi 12 juin 2020 à 22:57 - MAJ samedi 13 juin 2020 à 19:05
Après deux jours de rencontres avec les organisations syndicales policières et de grogne dans les rangs des forces de l'ordre, le ministre de l'Intérieur a évoqué les deux sujets qui ont mis le feu aux poudres ce lundi dans un communiqué.
Les syndicats réclamaient que Christophe Castaner revienne sur sa décision concernant la technique "contrôle tête". Celle-ci a a été "jugée dangereuse par le groupe de travail conjoint dirigé par les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationales", précise le communiqué signé par le ministre et son secrétaire d’État Laurent Nuñez.
"Conformément aux préconisations de ce groupe de travail, cette technique, qui consiste à enserrer le cou de manière prolongée afin de réduire l’afflux d’oxygène et limiter le tonus musculaire, ne sera plus enseignée dans les écoles de police. Elle ne l’est déjà plus en gendarmerie ou dans les rangs de l’administration pénitentiaire", peut-on lire.
Un groupe de travail
Toutefois, le communiqué mentionne qu'« un groupe de travail sera chargé d’ici le 1er septembre de déterminer les techniques et moyens matériels de substitution, auxquels les fonctionnaires seront alors formés ».
"Parce qu’il a pu y avoir de l’incompréhension parmi les policiers, il convient de préciser que cela ne remet pas en cause, dans les cas de confrontations physiques avec des individus qui opposent une résistance, la possibilité de réaliser une prise arrière de façon à amener l’individu au sol pour le menotter. Quant aux phases de maintien au sol, il sera interdit d’appuyer sur la nuque ou le cou", ajoute le communiqué.
D'autre part, une expérimentation territoriale du pistolet à impulsion électrique (PIE) dernière génération va être menée. La généralisation des caméras-piétons « dont la technologie doit monter en gamme » est aussi prévue.
"Soupçons avérés" : "une connerie"
Concernant le terme de "soupçons avérés", Christophe Castaner a reconnu "une connerie", "une maladresse" lors de ces entretiens avec les organisations syndicales ces deux derniers jours.
Le communiqué ce vendredi précise qu'un fonctionnaire ne sera suspendu qu’en cas de « faits avérés ». "Il n’a jamais été question de remettre en cause la présomption d’innocence à laquelle policiers et gendarmes ont évidemment droit, comme tout un chacun".