Le lundi 25 mai 2020 à 15:26
« Je ne sais pas si ailleurs l’hydroxychloroquine tue, mais ici elle sauve des vies », a déclaré le professeur Raoult dans une vidéo publiée ce lundi à la mi-journée. Il fait référence à la dernière étude remettant en cause la molécule dans le traitement du Covid-19, publiée dans The Lancet.
Alors que l'efficacité de l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, est remise en cause par plusieurs études qui soulignent également ses effets néfastes pour la santé, le directeur de l'IHU Méditerranée n'en démord pas : « ici elle sauve des vies », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée ce lundi sur Youtube.
Cette sortie du professeur Raoult vise notamment la dernière publication sur le sujet dans la revue scientifique The Lancet, en date de ce vendredi. L'étude alerte sur l'inefficacité et les risques de certains traitements du Covid-19 dont l'hydroxychloroquine.
Les dernières études publiées sur l'hydroxychloroquine montrent une discordance entre les données observationnelles et les analyses rétrospectives de bases de dossiers de patients.
A l'IHU, nous faisons confiance à la réalité, pas au big data mal maitriséhttps://t.co/DNZNKXJSnh— Didier Raoult (@raoult_didier) May 25, 2020
Il se dit « serein »
« On est serein sur ce qu'on a fait. Les querelles scientifiques, politiques, publicitaires, tout ça a un temps, le temps fait le tri, on n'est pas très inquiets », confie-t-il dans cette séquence.
«Ici, il nous est passé 4 000 malades dans les mains. Ne croyez pas que je vais changer d'avis parce que des gens font du Big data, qui est une espèce de fantaisie complètement délirante, qui prend des données dont on ne connaît pas la qualité et qui mélange tout », lâche le professeur.
« Comment voulez-vous qu'une étude foireuse faite avec le Big data change ce que nous nous avons vu ? » lance-t-il, précisant que 10 000 électrocardiogrammes ont été faits dans son service.
Le directeur de l'Institut hospitalo-universitaire est sans concession avec ces études où, selon lui, « la réalité est tordue d'une telle manière que ce qui est rapporté n'a plus rien à voir avec la réalité observable ». « Nous ce dont on parle, c'est juste de malades qui ont été vus par des gens de l'équipe ici », souligne-t-il.
« Maintenant, on sait pourquoi les enfants ne sont pas atteints »
Par ailleurs, le professeur Raoult a annoncé qu'il savait désormais pourquoi les enfants « ne sont pas atteints » par le coronavirus, « vraiment », insiste-t-il, confirmant sans ambiguïté que les enfants sont prémunis contre le coronavirus.
Le directeur de l'IHU Méditerranée-Infection assure qu'il livrera les détails de cette découverte « la semaine prochaine » sur ce même canal.
Une révision des règles de prescription de la chloroquine
L'étude publiée dans The Lancet a été menée sur 96 000 patients au total. Dans ses résultats, elle recommande de ne pas prescrire de chloroquine ni son dérivé en dehors des essais cliniques.
Ces molécules augmenteraient le risque de décès et d’arythmie cardiaque, fait savoir l’étude, qui précise que cette hypothèse doit être vérifiée. Elle conclut que ni la chloroquine, ni l'HCQ, ne se montrent efficaces contre le Covid-19 chez les malades hospitalisés.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé, samedi, avoir saisi le Haut Conseil de la Santé Publique, après cette publication, et lui avoir demandé une révision des règles dérogatoires de prescription de l'hydroxychloroquine.
Suite à la publication dans @TheLancet d'une étude alertant sur l'inefficacité et les risques de certains traitements du #COVIDー19 dont l'hydroxychloroquine, j'ai saisi le @HCSP_fr pour qu'il l'analyse et me propose sous 48h une révision des règles dérogatoires de prescription.
— Olivier Véran (@olivierveran) May 23, 2020