Le samedi 16 novembre 2024 à 11:37
Le corps d’Antoine Garnier, 70 ans, a été retrouvé ce mercredi 13 novembre à Gouarec (Côtes-d’Armor), près du minigolf de la commune. Ce drame a bouleversé les habitants de ce bourg de 900 âmes. D’importants moyens de gendarmerie ont été mobilisés pour résoudre cette affaire, notamment le GIGN, les brigades fluviale et cynophile ainsi que les techniciens de l’identification criminelle.
Mercredi après-midi, le GIGN a interpellé Alvin S., 30 ans, résident à Gouarec chez son père depuis sa récente sortie de prison. Le procureur de la République de Saint-Brieuc, Nicolas Heitz, a qualifié cette intervention de "difficile", ajoutant que "les négociations ont été longues". Un autre homme, âgé de 43 ans, avait contacté les gendarmes plus tôt pour dénoncer le meurtre. Il a déclaré avoir vu un cadavre dans les toilettes d’un ami alors qu’il était venu "livrer des stupéfiants". Ce quadragénaire, décrit par le procureur comme "présentant de nombreux antécédents judiciaires", a ensuite été interpellé.
Le corps de la victime présentait de multiples blessures
Lors de sa garde à vue, Alvin S. a reconnu s’être disputé avec Antoine Garnier le mardi 12 novembre et avoir porté un coup à la victime, entraînant sa chute. Il a ensuite transporté le corps "seul" jusqu’à un parking, pensant qu’Antoine Garnier était toujours en vie. "Il expliquait avoir ensuite transporté, seul, la victime afin de la mettre au fond du parking et l’avait laissé pensant qu’il était encore vivant," a rapporté Nicolas Heitz.
L'autopsie a révélé "plusieurs fractures et lésions au niveau de la face et du thorax, ainsi que des plaies aux membres supérieurs, notamment aux mains, faites avec un objet tranchant". Le procureur a également précisé que "le suspect a traîné la victime dehors et l’a laissée sans soins, à la vue de tous, entre 8 heures et 15 heures".
Un lourd passé judiciaire
Alvin S., originaire de Saint-Brieuc, présentait un casier judiciaire chargé avec 24 condamnations depuis 2011, principalement pour des faits de violences et de trafic de stupéfiants. En 2022, il avait été condamné pour menaces de mort et recel. Sous bracelet anti-rapprochement, il a déclaré consommer régulièrement du cannabis ainsi que de la cocaïne et du crack depuis plusieurs mois. Le suspect a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire ce vendredi. Le procureur a souligné "l’extrême gravité des faits" pour justifier cette mesure.
Trafic de drogue et dénonciation
Le second suspect, âgé de 43 ans, a reconnu vendre des stupéfiants "en grande quantité via l’application Telegram". Lors de son arrestation, les gendarmes ont découvert 24 kg de résine de cannabis, 1,4 kg d’herbe, 137 grammes de cocaïne et 13 cachets d’ecstasy à son domicile. Le procureur a indiqué qu’il avait dénoncé le crime car il considérait Alvin S. comme "dangereux."Aucun lien n’a néanmoins été établi entre le meurtre et le trafic de drogue.
Jugé vendredi dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), il a été condamné à 24 mois de prison, dont six mois avec sursis probatoire pendant deux ans, et incarcéré.
Une information judiciaire a été ouverte, notamment pour vérifier si Alvin S. a pu bénéficier de complicités. Le procureur a indiqué que "des téléphones saisis et des traces de sang sur la scène de crime sont notamment à analyser". Les investigations se poursuivent pour éclaircir toutes les circonstances de ce meurtre qui a bouleversé la petite commune de Gouarec.